1-Personne responsable des informations contenues dans le document d’enregistrement : le président du conseil d’administration : Jean-Louis Rey
2- Déclaration de la personne responsable
J’atteste, à ma connaissance, que les comptes sont établis conformément aux normes comptables applicables et donnent une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat de la CADES et que le rapport de gestion du présent document présente un tableau fidèle de l’évolution des affaires, des résultats et de la situation financière de la CADES ainsi qu’une description des principaux risques et incertitudes auxquels elles sont confrontées.
Paris, le 30 mars 2023
Le président du conseil d’administration
Jean-Louis Rey
3-Contrôleurs légaux
Commissaires aux comptes titulaires
GRANT THORNTON
Représenté par Leslie Fitoussi
GRANT THORNTON a été nommé par notification du marché public du 13 juillet 2022 pour une période de six exercices.
4-Terminologie
Les termes utilisés dans le présent rapport font l’objet d’une définition figurant dans la partie Glossaire, en fin de document. Les acronymes employés sont également explicités au sein des annexes.
En 2022, les obligations sociales de la CADES ont continué de susciter un fort intérêt des marchés internationaux à la recherche d'actifs de qualité, et à fort impact social. Sur l’année, nous avons réalisé 12 émissions pour un montant de 38,1 milliards d'euros. Avec 9 emprunts de référence sous format social en euros et en dollars, de maturités de 3 à 10 ans, la CADES est devenue le premier émetteur mondial d'obligations sociales de l’année 2022.
Nos mécanismes de financement et d'amortissement ont une nouvelle fois démontré toute leur efficacité en permettant la reprise de 40 milliards d'euros de dettes sociales supplémentaires. Depuis sa création, la CADES a amorti 224,3 milliards d’euros soit près des deux tiers des 360,5 milliards de dette sociale repris en 26 ans.
Grâce à la confiance des investisseurs ainsi qu’à l’expertise de nos équipes, la CADES reste mobilisée dans la poursuite de sa mission, confiée par le Parlement, en mettant en œuvre en 2023 un programme indicatif de financement d’un montant de 30 milliards d’euros, dont 25 milliards d’euros à moyen et long terme.
La Caisse d'amortissement de la dette sociale (CADES) a été créée par l'ordonnance n° 96-50 du 24 janvier 1996, modifiée à diverses reprises par des lois citées en annexe. La CADES s’affirme comme indissociable des actions de rééquilibrage des comptes de la Sécurité sociale.
En tant qu'établissement public administratif, la CADES constitue un démembrement de l'État. Elle est classée parmi les ASSO « administrations de Sécurité sociale ». Sa tutelle est exercée conjointement par le ministre chargé de l’Économie et des Finances et par les ministres chargés de la Sécurité sociale qui nomment ses instances dirigeantes et contrôlent son activité.
Cette Caisse est dotée de deux atouts supplémentaires :
- elle dispose dès l’origine d’une ressource affectée exclusive: la Contribution pour le Remboursement de la Dette Sociale, CRDS (Chapitre 2 de l'ordonnance n° 96-50 du 24 janvier 1996) ;
- ses ressources sont protégées (articles 4bis et 7 de l'ordonnance n° 96-50 du 24 janvier 1996).
Depuis 1996, la France a choisi de gérer de façon distincte la dette négociable de l’État de sa dette sociale. Au fil des années, la présentation législative de cette dualité a été améliorée. En 2007, pour la première fois, un ministre en charge des comptes publics dans leur intégralité a assuré la coordination entre la loi de finances et la loi de financement de la Sécurité sociale.
La solvabilité et la liquidité de la CADES sont garanties par la loi : l’article 7 de l’ordonnance de 1996, dispose ainsi que « si les prévisions de recettes et de dépenses annuelles de la caisse sur la durée restant à courir de la période pour laquelle elle a été créée font apparaître qu'elle ne serait pas en mesure de faire face à l'ensemble de ses engagements, le Gouvernement soumet au Parlement les mesures nécessaires pour assurer le paiement du principal et des intérêts aux dates prévues ».
L'État est l'ultime responsable de la solvabilité de la CADES, en application de la loi modifiée du 16 janvier 1980 relative à l'exécution des jugements par les personnes morales de droit public. Les procédures de redressement et de liquidation judiciaire ne sont pas applicables à un établissement public et, s'il est dissout, ses actifs et passifs éventuels sont transférés à la collectivité qui l'a créé, soit l'État en l’espèce.
La CADES est notée par trois agences de notation internationales. Les dettes long terme et court terme de la CADES sont, respectivement notée Aa2 et P-1 (perspective stable) par Moody’s France S.A.S, AA et A-1 (perspective négative) par S & P Global ratings et AA et R-1 (perspective stable) par DBRS Morningstar. De par l’assimilation de la CADES à une administration centrale, les emprunts contractés par la CADES bénéficient d’une pondération de 0 % dans les actifs pondérés par le risque (Risk Weighed Assets ou RWA en anglais) des investisseurs bancaires comme cela a été confirmé par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) dans sa notice relative aux modalités de calcul des ratios prudentiels dans le cadre de CRD IV.
La gouvernance
Conformément à l’article 3 de l’ordonnance n°96-50 du 24 janvier 1996 et aux modalités de fonctionnement définies dans le décret n°96-353 du 24 avril 1996, la CADES est dotée d’un conseil d’administration et d’un comité de surveillance.
Le président exécutif du conseil d'administration de la Caisse d'amortissement de la dette sociale est nommé par un décret du Président de la République pris sur proposition conjointe du ministre chargé de l'économie et des finances, du ministre chargé de la sécurité sociale et du ministre chargé du budget pour une durée de trois ans renouvelable. Le conseil d’administration se compose de 13 membres (voir ci-après). Les représentants des caisses nationales de sécurité sociale et du FRR sont désignés par le conseil d’administration ou conseil de ces organismes. Les représentants de l'État au conseil d'administration de la Caisse d'amortissement de la dette sociale, ainsi que leurs suppléants, sont nommés pour une durée de trois ans renouvelable. Les fonctions d'administrateur sont assurées à titre gratuit.
Le conseil d'administration règle les affaires de la Caisse d'amortissement de la dette sociale. Il délibère sur toute question relative au fonctionnement de l'établissement, et notamment sur son budget, son compte financier et sa stratégie de financement. Il adopte le règlement intérieur de l'établissement, qui précise notamment les règles de délégation de pouvoirs et de signature.
Le comité de surveillance qui peut être consulté sur toute question par le conseil d'administration émet un avis sur le rapport d'activité de l'établissement. Il élit en son sein son président et se réunit au moins une fois par an. Ses membres sont nommés pour trois ans renouvelables.
La CADES est une EIP (Entité d’Intérêt Public) et doit respecter les obligations qui incombent à ces structures, soit la mise en place d’un comité spécialisé selon les articles L823-19 et L823-20 du code de commerce généralement désigné par comité d’audit. Ses membres, issus du conseil d’administration élisent en leur sein un président. Le rôle du comité d’audit est de suivre le processus d'élaboration de l'information financière (comptes semestriels et annuels), vérifier l’examen et l'efficacité des systèmes de contrôle interne et de gestion des risques et enfin rendre compte régulièrement au conseil d’administration et éventuellement au comité de surveillance.
Composition du Conseil d’administration
Président du Conseil d’administration
Jean-Louis REY
Agence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS)
Thibault LANXADE, président du conseil d’administration
Suppléant : Olivier PERALDI, membre du conseil d’administration
Pierre-Yves CHANU, vice-président du conseil d’administration
Suppléant : Serge CIGANA, membre du conseil d’administration
Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM)
Fabrice GOMBERT, président du conseil d’administration
Suppléant : Yves LAQUEILLE, vice-président du conseil d’administration
Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV)
Eric BLACHON, président du conseil d’administration
Suppléant : Pierre BURBAN, vice-président du conseil d’administration
Caisse nationale des allocations familiales (CNAF)
Isabelle SANCERNI, présidente du conseil d’administration
Suppléant : Christian GELIS, vice-président du conseil d’administration
Caisse centrale de la mutualité sociale agricole (CCMSA)
Pascal CORMERY, président du conseil d’administration
Suppléant : Thierry MANTEN, premier vice-président du conseil d’administration
Représentants du conseil de surveillance du Fonds de réserve pour les retraites (FRR)
Philippe SOUBIROUS, membre du conseil de surveillance
Suppléant : Eric GAUTRON, membre du conseil de surveillance
Représentants du ministre chargé de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique
Adrien PERRET, sous-directeur, direction générale du Trésor
Suppléante : Emilie Rodriguez, cheffe de bureau, direction générale du Trésor
Paul TEBOUL, sous-directeur, direction générale du Trésor
Suppléant : mandat en cours de renouvellement
Représentants du ministre chargé des comptes publics
Bastien LLORCA, sous-directeur, direction générale des Finances publiques
Suppléante : Valérie PETILLON-BOISSELIER, cheffe de bureau, direction générale des Finances publiques
Représentants du ministre chargé de la sécurité sociale
Franck VON LENNEP, directeur de la sécurité sociale
Suppléant : Paul-Antoine GEORGES, sous-directeur du financement de la sécurité sociale, Direction de la sécurité sociale
Morgan DELAYE, chef de service, Adjoint au directeur, Direction de la sécurité sociale
Suppléante : Lucie GARCIN, adjointe à la cheffe de bureau financement, Direction de la sécurité sociale
Composition du Comité de surveillance
Véronique LOUWAGIE, Paul CHRISTOPHE, députés
Elisabeth DOINEAU, René-Paul SAVARY, sénateurs
Emmanuel MOULIN, suppléant : Adrien PERRET
Bastien LLORCA, suppléante : Valérie PETILLON-BOISSELIER
Franck VON LENNEP, suppléant : nomination en cours
Morgan DELAYE, suppléant : Lucie GARCIN
Paul-Antoine GEORGES, suppléant : nomination en cours
Membre de la Cour des comptes : nomination en cours
Membre du corps de l’Inspection générale des finances : nomination en cours
Membre du corps de l’Inspection générale des affaires sociales : Pierre-Louis BRAS, suppléant : Jean-Philippe VINQUANT
Le secrétaire général de la commission des comptes de la sécurité sociale : Jean-Pierre LABOUREIX, suppléant : nomination en cours
Le président du conseil d’administration de l’ACOSS : Thibault LANXADE suppléant : Pierre-Yves CHANU
Le président du conseil d’administration de la CNAM : Fabrice GOMBERT ; suppléant : Yves LAQUEILLE
Le président du conseil d’administration de la CNAV Eric BLACHON ; suppléant : Pierre BURBAN
La présidente du conseil d’administration de la CNAF : Isabelle SANCERNI ; suppléant : Christian GELIS
La présidente de la commission des accidents du travail et des maladies professionnelles : Sylvie DUMILLY, suppléant : nomination en cours
Intervenue en 2017/18, une réforme de l’organisation de la CADES a conduit à une mutualisation des moyens opérationnels de la CADES et de l’Agence France Trésor, service à compétence nationale (SCN) placé sous l’autorité du directeur général du Trésor, tout en conservant les prérogatives de son président exécutif, du conseil d’administration et de son comité de surveillance. La CADES est maintenue en tant qu’entité indépendante garantissant l’effectivité du principe de cantonnement et d’amortissement de la dette sociale.
L’organisation de la direction opérationnelle de la CADES est conforme à celle des établissements financiers. Elle respecte la séparation des activités de marché et de post-marché. -Elle comprend une cellule « contrôle interne et gestion des risques ». La gestion administrative ainsi que les fonctions transversales de la CADES sont assurées par un secrétariat général.
Les contrôles généraux applicables à la CADES sont proches de ceux de l'État. Ainsi, les encaissements et les décaissements en euros sont effectués par l’agent comptable de la caisse, sous le contrôle de la Cour des comptes. L’article 7 du décret du 24 avril 1996 dispose que la CADES est soumise au contrôle financier de l’État dans les conditions prévues par le décret n° 2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique. Néanmoins le décret n°2015-1764 du 24 décembre 2015 a modifié les textes institutifs de la CADES pour l’exclure de l’application de la comptabilité budgétaire en autorisations d'engagement et en crédits de paiement.
Le budget et le compte financier ne sont exécutoires qu'après approbation des ministres de tutelle. Par ailleurs, le programme d'emprunts doit être approuvé par le ministre de l’économie et des finances. Le Conseil d'administration de la CADES définit les principes, règles, limites et autorisations relatifs aux procédures de contrôle interne.
Le dispositif de contrôle des risques est assuré par la cellule « contrôle interne et contrôle des risques »
-son cadre est fixé dans un cadre général d’activité de l’établissement qui décrit l’ensemble des procédures concernant l’ensemble des activités de marché ;
Il constitue une annexe du cadre général d’activité de l’AFT, compte tenu de la convention de mandat liant l’AFT et la CADES relative aux opérations financières ;
-il se traduit par l’élaboration d’une cartographie des risques et de son suivi ;
-et par un compte-rendu mensuel élaboré par la cellule post-marché adressé aux membres du conseil
d’administration ainsi qu’à l’agent comptable, récapitulant l’évolution du taux de refinancement, des indicateurs de la gestion actif passif, des limites, du risque de contrepartie, du risque de règlement et des ressources.
Les principaux risques et incertitudes auxquels la CADES est confrontée sont les suivants :
Le risque de crédit est celui encouru en cas de défaillance d'une contrepartie. Pour la CADES, l'exposition au risque de contrepartie est possible lors d’opérations de dérivés (swaps de taux, opérations de change à terme).
Des conventions de droit français de type FBF sont mises en place sur ce type d’opérations avec l’ensemble des contreparties. Les appels de marge sont quotidiens ou hebdomadaires sur l’ensemble des produits et s’appuient sur une valorisation indépendante.
Le risque de liquidité est celui lié à un manque de liquidité, pouvant déboucher sur une incapacité à honorer des règlements en bonne date de valeur.
La politique d’émission primaire a pour objectif d’assurer l’accès au marché obligataire en toutes circonstances. Elle repose sur des principes de prévisibilité, de stabilité et de transparence.
La gestion de la trésorerie vise à assurer la continuité financière de la CADES : il s’agit de faire en sorte que la situation de trésorerie de l’établissement rende toujours possible l’exécution des dépenses et des recettes dans des conditions de sécurité maximales.
Afin d’éviter que le compte ouvert à la Banque de France ne soit débiteur, la CADES dispose de lignes de trésorerie. L’AFT peut également, en cas de nécessité, agir sur différents leviers de sa gestion de trésorerie pour permettre à la CADES d’affronter une défaillance transitoire d’une de ses contreparties.
Le risque de marché est celui de la variation du prix d’une grandeur économique constatée sur un marché, cette dernière se traduisant par une perte ou le risque dû à l’incertitude quant à la valeur future d’un portefeuille d’avoirs ou de dettes.
L'émetteur fait face à des risques de marché divers tels que les risques de taux d'intérêt et les risques de change.
Gestion du risque de taux d’intérêts
La CADES est soumise sur certaines de ses émissions à la variation des taux variables du type CMS 10 ans, l’Euribor 3 mois ou le Libor USD 3 mois. Cependant, toutes ces émissions sont micro-couvertes soit à taux fixe, soit à taux Euribor.
Gestion du risque de change
La CADES procède à des opérations de couverture du risque de change concomitamment à ses émissions de titres de dette libellés en devises.
Ces négociations sont encadrées par des conventions sur marché à terme de droit français, pour lesquelles des niveaux de notation minimale des contreparties ont été définis. Ces opérations font l'objet d'appels de marge bilatéraux, qui permettent de réduire l'exposition éventuelle de la Caisse sur ces négociations. La CADES n’étant pas autorisée à être exposée en devises, toute émission en devises est systématiquement et, ce dès sa conclusion, transformée en euros.
Les recettes principales de la CADES, soit la CRDS et une part de la CSG sont sujettes à variation comme reposant principalement sur la masse salariale.
Le risque opérationnel correspond au risque de pertes découlant d'une inadéquation ou d'une défaillance des processus, du personnel et des systèmes internes ou d'événements extérieurs. Le risque opérationnel inclut notamment les risques liés à des événements de faible probabilité d'occurrence mais à fort impact, les risques de fraude et les risques liés au modèle.
La CADES dispose d’une cartographie de ses processus majeurs qui décrivent pour chacun d’eux les tâches et les contrôles, d’une base de suivi des incidents systématiquement mise à jour, de principes d’intervention sur les marchés approuvés par le président de la Caisse et le directeur général de l’AFT qui détaillent le cadre prudentiel dans lequel opère la CADES, ainsi que de modes opératoires.
En outre, afin de prévenir ces risques, la CADES a mis en place une charte de déontologie signée par tous les agents, la séparation des fonctions de traitement administratif des opérations (post-marché) du contrôle interne et du contrôle des risques, en complément de l’autocontrôle au sein des unités opérationnelles de la Caisse.
Enfin, demeure un risque de litige avec une contrepartie, résultant de toute imprécision, lacune ou insuffisance susceptible d'être imputable à l'entreprise au titre de ses opérations.
La CADES ne dispose pas d’un service juridique à part entière, les activités juridiques sont assurées directement par les équipes. Le recours à des cabinets d’avocats est cependant systématique en cas d’émission. Depuis le rapprochement opérationnel, elle peut aussi s’appuyer sur l’expertise de la cellule « Affaires juridiques » de l’AFT.
Le cadre comptable : l’article 7 du décret n° 96‑353 du 24 avril 1996 relatif à la CADES prévoit l’adoption d’un plan comptable particulier établi en conformité avec le plan comptable type des établissements publics à caractère administratif.
Dans la mesure où ce plan de comptes, directement inspiré du plan comptable général, était peu adapté à l’activité particulière de la CADES, le conseil d’administration du 10 octobre 1996 a décidé d’adopter le plan comptable des établissements de crédit (PCEC).
Dès lors, l’enregistrement des opérations et le compte financier annuel rendu par l’agent comptable sont présentés selon les normes propres à ces établissements et par ailleurs, un compte financier est établi selon la norme réglementaire des établissements publics pour transmission aux organismes de contrôle. Ce cadre comptable particulier a été validé par le conseil national de la comptabilité (avis n° 99‑04 ‑ assemblée plénière du 18 mars 1999). Il est à noter qu’à partir du 1er janvier 2023, le budget 2023 sera exécuté selon le plan comptable des établissements de crédit et les comptes annuels présentés selon ce seul plan comptable conformément à l’avis favorable du Directeur général des finances publiques en date du 1er septembre 2022. En effet, compte tenu de la nature de son activité, la CADES est autorisée à présenter ses états financiers selon le seul plan comptable des établissements de crédit.
L’exécution des opérations par l’agent comptable : elle est par nature différente de l’activité d’agent comptable d’un établissement public à caractère administratif classique.
En effet, le statut d’opérateur sur les marchés de la CADES a conduit à la mise en place de structures d’interventions adaptées à la spécificité de l’établissement. Ainsi, il convient de distinguer les opérations de financement des opérations de gestion administrative.
Les opérations de financement : le circuit administratif des opérations de financement répond à la nécessaire séparation des tâches entre les services « front office », « middle office » et « back office ».
Le « front office » est chargé, dans le cadre des procédures et limites qui lui sont fixées, des interventions sur les marchés financiers, de taux et de change afin d’y négocier les opérations courantes de financement, de placement et de couverture des risques de change et de taux.
Les opérations donnent lieu à la création de tickets d’opération numérotés en continu qui en décrivent les caractéristiques qui sont saisis et visés par le « front office » puis vérifiés et transmis à l’agent comptable par le « back office ».
Le « middle office » collecte les positions de trésorerie, établit les prévisions, fournit les échéanciers et effectue un premier contrôle de vraisemblance sur les opérations du « front office ».
Le « back office » enregistre et valide les opérations traitées par le « front office » après en avoir vérifié le formalisme et le respect des limites. Il est chargé du suivi des risques, effectue les comptes rendus et assure la liaison avec les services comptables. Les tickets d’opérations sont alors comptabilisés en recettes et en dépenses par l’agent comptable.
Les opérations administratives : l’exécution de la gestion administrative du budget est effectuée conformément aux dispositions du décret n° 2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique (GBCP). Les dépenses et les recettes de la gestion administrative font l’objet d’émissions d’ordres de payer et d’ordres de recouvrer, appuyés des pièces justificatives nécessaires.
Après exécution des contrôles prévus par les articles 19 et 20 du décret relatif à la GBCP précité, ils sont pris en charge dans la comptabilité de l’établissement et payés ou recouvrés. Conformément à l’article R2192-10 du code de la commande publique, le délai global de paiement ne peut excéder 30 jours
Les mouvements de trésorerie : la CADES dispose d’un compte de dépôt de fonds en euros répertorié dans la nomenclature générale des comptes de l’État ouvert dans les livres du SCBCM Finances. Ce compte est mouvementé en dépense, dans le cadre des opérations du budget administratif, à l’initiative exclusive de l’agent comptable. Il est exclusivement alimenté depuis le 1er janvier 2015 par les remontées de CRDS sur les revenus de vente de métaux précieux et de bijoux en provenance du réseau de la direction générale des finances publiques (transferts comptables quotidiens des directions départementales (DDFIP) et régionales des finances publiques (DRFIP)).
La trésorerie de la CADES est centralisée à l’Agence France Trésor depuis leur rapprochement opérationnel. Cela s’est notamment traduit par l’intégration de l’établissement public dans le Compte Unique du Trésor à la Banque de France dès avril 2019. Les opérations financières de la CADES en euros ainsi que les remontées de CRDS et de CSG en provenance de l’URSSAF-caisse nationale transitent ainsi par ce compte, ce dernier étant mouvementé en dépenses par l’agent comptable public exclusivement. Par ailleurs, la CADES dispose de comptes en devises ouverts dans les livres d’établissements financiers étrangers à New‑York et Luxembourg. Ces comptes ont vocation à demeurer en trésorerie zéro. Ils sont impactés par toutes les opérations liées aux émissions en devises de la CADES et à leur transformation en structures libellées en euros sur les marchés internationaux.
La stratégie de financement de la CADES doit permettre d’assurer un accès constant à la liquidité dans les meilleures conditions de coût possibles. Le financement se fait prioritairement par l’émission de titres sur les marchés de capitaux. La stratégie repose ainsi sur la qualité de la signature de la CADES et sur une diversification optimale des sources de financement.
La stratégie de financement de la CADES, depuis son origine, a permis, conformément aux principes d'émissions définis par son conseil d'administration, de la positionner comme un émetteur international de tout premier rang.
Le statut d’emprunteur sur les marchés financiers internationaux lui impose la mise à jour régulière des documents de référence et prospectus mis à disposition des investisseurs, en particulier sur le site de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). Ces documents décrivent la CADES et les évolutions récentes. En outre, une politique d’information par communiqués de presse est systématiquement mise en œuvre pour une diffusion large et rapide de tout évènement important ou de toute opération significative. Par ailleurs les termes techniques de chaque émission font l’objet d’une publication sur le site internet cades.fr.
Parallèlement, de nombreux contacts directs sont établis avec les principaux investisseurs, en particulier les banques centrales. Il est en effet indispensable de promouvoir la signature de la CADES pour convaincre les gérants d’investir le plus largement et au meilleur prix dans les titres émis par la CADES, dans un contexte où coexistent de nombreux émetteurs souverains et quasi-souverains.
De plus, depuis vingt-six ans, la CADES a maintenu sa crédibilité sur les marchés financiers en démontrant la fiabilité d’exécution de ses emprunts, sa réactivité aux changements d’environnement et sa capacité à innover, notamment par une volonté stratégique d’étendre sa base d’investisseurs. Enfin, la CADES a recours à une gamme très diversifiée d'instruments. Les financements obligataires à moyen-long terme se caractérisent par une grande flexibilité dans l’utilisation d’une large variété de produits, de maturités et de devises. Cette souplesse lui permet de s'adapter aux besoins des investisseurs. La diversité des sources de financement est également un gage de sécurité en termes d’accès à la liquidité et contribue à asseoir la crédibilité de la signature.
La CRDS (Contribution pour le Remboursement de la Dette Sociale) a été créée en 1996 afin de doter la CADES de recettes qui lui permettent d'amortir la dette qui lui est transférée. Son taux est de 0,5%. Elle est prélevée sur l'ensemble des revenus d'activité et de remplacement, des revenus du patrimoine et des placements ainsi qu'à la vente des métaux précieux et aux gains des jeux de hasard. Des exonérations concernent essentiellement les revenus de remplacement, soit les minima sociaux et certaines allocations de solidarité, ainsi que, les allocations de chômage et de préretraite, les pensions d'invalidité et de retraite lorsqu’elles sont inférieures au seuil d’imposition sur le revenu.
La CSG (Contribution Sociale Généralisée) a été créée, en 1991. Son assiette est très semblable à celle de la CRDS. Elle est assise principalement sur les revenus d’activité et est aussi perçue sur les revenus de remplacement, du patrimoine, des placements et des jeux. En contrepartie de reprise d’une dette de 27 milliards d’euros votée par le Parlement dans la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2009 et conformément à la loi organique du 2 août 2005, une nouvelle ressource correspondant à 0,2 point de CSG a été affectée à la CADES. La loi n°2010-1594 du 20 décembre 2010 a porté cette part à 0,48 point. La loi n°2015-1702 du 21 décembre 2015 a affecté 0,12 point supplémentaire portant ainsi la contribution à 0,6 point. La loi n°2020-992 du 7 août 2020 a prévu qu’à compter de janvier 2024, la part de CSG affectée à la CADES sera de 0,45 point.
La loi n°2010-1594 du 20 décembre 2010 de financement de la Sécurité sociale pour 2011, a prévu un versement annuel du FRR de 2,1 milliards d’euros à la CADES au titre de l’amortissement par celle-ci de la dette de la branche retraite du régime général et du Fonds de solidarité vieillesse (FSV), de 2011 à 2024, soit une recette totale de 29,4 milliards d’euros pour cette période. La loi n°2020-992 du 7 août 2020 a décidé qu’à compter de 2025 et jusqu’en 2033, le fonds versera chaque année 1,45 milliard d’euros au titre du financement de l’amortissement de cette dette résultant des exercices postérieurs à 2018.
Informations financières historiques clés (source : bilan)
(en millions d’euros) | Au 31 décembre 2022 | Au 31 décembre 2021 |
Bons du Trésor et autres bons éligibles pour le refinancement auprès des banques centrales | - | - |
Total actifs et passifs | 10 622,61 | 11 731,86 |
Sous-total – Dettes | 146 776,03 | 126 845,77 |
Sous-total – Réserves | (136 229,91) | (115 190,76) |
Résultat net pour la période | 18 960,84 | 17 813,38 |
Informations financières historiques clés (source : compte de résultat)
En millions d’euros | 31/12/2022 | 31/12/2021 | 31/12/2020 |
RESULTAT NET | 18 961 | 17 813 | 16 089 |
CRDS & CSG nettes de frais | 18 115 | 16 880 | 15 528 |
Prélèvements sociaux sur le capital nets de frais | 0 | 1 | 1 |
Fonds de réserve pour les retraites | 2 100 | 2 100 | 2 100 |
Charges financières | - 1 252 | - 1 165 | - 1539 |
Charges générales d’exploitation | -2 | -2 | -2 |
SITUATION A LA FIN DE 2022 (en milliards d'euros) | |
DETTE VOTEE | |
REPRISE DES DEFICITS | 379,5 |
Période 1994-1996 | 20,9 |
Période 1996-1998 | 13,2 |
Période 2002-2006 | 50 |
Période 2005-2008 | 27 |
Période 2009-2011 (dont CCMSA : 2,4) | 70,4 |
Période 2011-2016 | 62 |
Période 2020-2023 | 136 |
VERSEMENTS | 26,3 |
Etat | 23,4 |
Caisses de Sécurité sociale | 2,9 |
SITUATION DES DETTES REPRISES ET AMORTIES | |
DETTE REPRISE | 360,5 |
DETTE AMORTIE | 224,3 |
DETTE RESTANT A AMORTIR | 136,2 |
La fin de l’année 2021 et l’année 2022 ont été marquées par le retour de l’inflation dans le monde. En effet, à la suite de la réouverture de l’économie post-Covid-19 et de la formation de goulets d’étranglement liés à la pression sur l’offre, des pénuries sur certaines matières premières, matériaux et autres composants électroniques complexes à produire se sont formées. Ces phénomènes ont été exacerbés en 2022 avec la crise énergétique induite par la guerre en Ukraine.
Ainsi, côté européen, l’inflation atteint 9,2 % en décembre en glissement annuel après un pic à 10,6 % en octobre, contre 5,1 % en janvier. Aux Etats-Unis, elle ralentit d’avantage en fin d’année avec 6,5 % en décembre contre 7,5 % en janvier après avoir atteint 9,1 % en juin.
Dans ce contexte, les banques centrales ont confirmé leur détermination à lutter contre l’inflation en procédant à une hausse de taux directeurs afin de lutter contre l’inflation : le taux de la BCE est, ainsi, passé de -0,5 % à 2 % sur l’année 2022 (soit une hausse de 250 points de base) et celui de la FED de 0,25 % à 4,5 % (soit une hausse de 425 points de base).
Face au durcissement des politiques monétaires et à la persistance des prix élevés de l’énergie, la croissance a continué de ralentir en zone euro tout au long de l’année (+ 0,1 % au quatrième trimestre 2022 et + 3,5 % sur l’ensemble de l’année 2022). Outre-Atlantique, l’économie américaine a renoué avec la croissance au 3ème trimestre (+ 3,2 %) après deux premiers trimestres de contraction du PIB (respectivement -0,4 % et - 0,1%). Sur l’ensemble de l’année 2022, la croissance américaine s’est établie à + 2,1 %, dont + 0,7 % au quatrième trimestre.
Les marchés actions ont également réagi à ce contexte géopolitique et économique complexe, en enregistrant des performances négatives après une année 2021 historique.
Indice | 2021 | 2022 |
CAC 40 | 28,8 % | -9,5 % |
Eurostoxx | 21 % | -11,7 % |
S&P 500 | 26,9 % | -19,4 % |
L’année 2022 a été marquée par une forte période de volatilité entre mars et juin, en partie due à la guerre en Ukraine ainsi qu’à l’abandon du principe de communication avancée des banques centrales. Le rendement français à 10 ans a augmenté de +155 points, tandis que son équivalent allemand a subi une hausse de +141 points de base sur la période 01/03/2022-30/06/2022. Dans le même temps, les emprunts français et allemand se sont fortement appréciés contre swaps. La même tendance sur les rendements a été observée sur le marché américain, celui-ci s’établissant, fin 2022, à 3,87 % soit une hausse de + 223 points de base sur l’année 2022.
Cette dynamique d’appréciation des emprunts d’Etat a permis aux agences françaises référencées contre les OAT, dont la CADES fait partie, de s’apprécier face à leurs homologues européens davantage référencés contre swaps.
Parallèlement, sur le milieu de l’année 2022, le marché du dollar a été moins sollicité par les émetteurs, ramenant les flux des emprunts dollars en euros.
1. Les émissions de 2022
Le programme de financement 2022 de la CADES avait été fixé en fin d’année 2021 à 40 Md€. Il était composé de la manière suivante :
Pour mémoire, la mise en place, durant l’été 2020, d’un cadre d’émission d’obligations sociales est un choix stratégique qui permet à la CADES de répondre à la demande des investisseurs à moindre coût. La CADES est un « émetteur social » par nature, dans la mesure où elle ne porte que de la dette constituée par des déficits de la Sécurité Sociale ou de la dette des hôpitaux publics, organismes et établissements dont la vocation est d’avoir un impact sur les conditions de vie de la population française. Le format d’émission « obligation sociale » permet une pédagogie renforcée quant aux bénéfices sociaux visés et atteints par l’action publique, auprès d’investisseurs qui ne sont pas nécessairement familiers du fonctionnement et des mandats des différentes agences publiques françaises.
Rappel des différentes étapes de la mise en place de ce programme
Réalisation du programme 2022
Le programme de financement présenté au conseil d’administration du 24 novembre 2021 a été réalisé à hauteur de 38,1 Md€, soit 95%, avec les emprunts suivants labellisés « social bonds ».
Onze émissions sociales ont été réalisées en 2022 pour un total nominal de 37,9 Md€ dans trois devises différentes. Ces émissions se sont inscrites dans un contexte d’augmentation de la volatilité sur les marchés de taux, l’année ayant été rythmée par de forts mouvements de marché qui ont impacté la disponibilité des fenêtres d’exécution d’opérations.
La CADES a, encore une fois, sollicité les financements en devises, notamment en dollars, qui permettent une complémentarité avec les financements en euros en termes de maturité.
La réalisation du programme s’est déroulée selon la séquence suivante :
- 12 janvier : émission de 6 milliards d’euros. Cette transaction d’un montant exceptionnel de 6 milliards d’euros a rencontré un remarquable succès auprès des investisseurs. A sa clôture, le livre d’ordres s’établissait à 26,5 milliards d’euros pour 285 investisseurs, soit le plus important volume d’intérêt jamais manifesté lors de l’exécution d’une émission de la CADES depuis sa création. Le prix de cette émission, de coupon 0,45%, et d’échéance 19 janvier 2032, a été fixé à 99,854%, soit un taux offert de 0,465%. Cette transaction a été conclue avec un écart de 18 points de base au-dessus des OAT de référence novembre 2031 et mai 2032 interpolées.
- 19 janvier : émission de 3 milliards de dollars américains. Le prix de cette émission, de coupon 2,125%, de maturité 10 ans (échéance 26 janvier 2032), a été fixé à 99,866%. La transaction a été conclue avec une marge correspondant à un écart de 48 points de base au-dessus de la courbe des contrats d'échange de taux au jour le jour SOFR américains (équivalant à 29,3 points de base au-dessus du bon du Trésor américain de maturité 10 ans).
- 26 janvier : émission sous format EMTN de 5 milliards de SEK (équivalent à 479 millions d’euros), à échéance 1er février 2032 et de coupon 1,235%.
- 9 février : émission de 2 milliards d’euros. Le prix de cette émission, de coupon 0,6%, et d’échéance 25 novembre 2029, a été fixé à 99,736%, soit un taux offert de 0,635%. Cette transaction a été conclue avec un écart de 18 points de base au-dessus de l'OAT de référence 0% échéance 25 novembre 2029.
- 26 avril : émission de 5 milliards d’euros. Le prix de cette émission, de coupon 1,5%, et d’échéance 25 mai 2032, a été fixé à 99,435%, soit un taux offert de 1,561%. Cette transaction a été conclue avec un écart de 25 points de base au-dessus de l'OAT de référence 0% d'échéance 25 mai 2032.
- 10 mai : émission de 3,5 milliards de dollars américains. Le prix de cette émission de coupon 3% et de maturité 3 ans (échéance 17 mai 2025) a été fixé à 99,986%. La transaction a été conclue avec une marge correspondant à un écart de 30 points de base au-dessus de la courbe des contrats d'échange de taux au jour le jour SOFR américains (équivalant à 21,25 points de base au-dessus du bon du Trésor américain de maturité 3 ans).
- 4 juillet : augmentation de la souche de l’emprunt de référence d’échéance 25 novembre 2029 de 1,5 milliard d’euros, la portant ainsi à 3,5 milliards d’euros.
- 24 août : émission de 3 milliards d’euros. Le prix de cette émission, de coupon 1,75%, et d’échéance 25 novembre 2027, a été fixé à 99,375%, soit un taux offert de 1,877%. Cette transaction a été conclue avec un écart de 37 points de base au-dessus des OAT de référence février 2027 et février 2028 interpolées.
- 20 septembre : émission de 5 milliards d’euros. Le prix de cette émission de coupon 2,75%, et d’échéance 25 novembre 2032, a été fixé à 99,272%, soit un taux offert de 2,834%. Cette transaction a été conclue avec un écart de 35 points de base au-dessus de l'OAT de référence échéance novembre 2032.
- 25 octobre : émission de 4 milliards de dollars américains. Le prix de cette émission, de coupon 4,625% et de maturité 3 ans (échéance 2 novembre 2025), a été fixé à 99,768%. La transaction a été conclue avec une marge correspondant à un écart de 46 points de base au-dessus de la courbe des contrats d'échange de taux au jour le jour SOFR américains (équivalent à 31,8 points de base au-dessus du bon du Trésor américain de maturité 3 ans).
- 9 novembre : émission de 5 milliards d’euros. Le prix de cette émission, de coupon 2,875%, et d’échéance 25 mai 2027, a été fixé à 99,51%, soit un taux offert de 2,995%. Cette transaction a été conclue avec un écart de 56 points de base au-dessus des OAT de référence février 2027 et février 2028 interpolées.
Par ailleurs, un emprunt de diversification pour un montant de 144 millions d’euros a été émis sous la forme d’un EMTN d’un milliard de Renminbi (CNY).
Les établissements bancaires qui ont accompagné la CADES et dirigé les neuf émissions d’emprunts de référence sous format social réalisées en 2022 ont évalué la part des ordres en volumes émanant d’investisseurs ESG. Reflet de l’intérêt pour l’impact social de ces émissions, la proportion des ordres alloués émanant d’investisseurs intégrant une dimension ESG (Environnementale, Sociale, Gouvernance) dans leur choix est de 57% en moyenne pour les émissions en euros et de 41% en moyenne pour les émissions en dollars US, en augmentation sur les deux devises par rapport à 2021 (Euros : 55%, USD : 31%).
Evolution du nombre d’ordres par emprunt
Nombres d’ordres | 285 | 53 | 70 | 255 | 97 | 108 | 170 | 69 | 197 |
Livre d’ordres (en Md) | 26+ | 4,25 | 2,4 | 25 | 6,3 | 5,5 | 11+ | 5,5 | 16+ |
- Distribution sur le marché primaire en 2022 par type d’investisseurs
Du point de vue de la typologie, la participation des deux principales catégories d’acheteurs de titres CADES s’équilibre entre les portefeuilles bilanciels des banques, à 38% et les banques centrales et institutions officielles à 31% en moyenne. On constate également une différence en fonction de la devise : les emprunts en euros sont en moyenne placés à 37% dans les portefeuilles bilanciels des banques et 26% dans ceux des banques centrales et institutions officielles. Les emprunts en dollars sont placés à 48% dans les portefeuilles bilanciels des banques et à 43% dans ceux des banques centrales et institutions.
Enfin, les investisseurs institutionnels sont plus présents sur l’euro (35% en moyenne) que sur le dollar (7% en moyenne).
- Distribution sur le marché primaire en 2022 par zone géographique
Le même constat peut être fait sur la distribution géographique. Les ventes de titres sur le marché primaire, toutes devises confondues, se sont faites principalement en Europe pour 71%, en Asie pour 21% et sur le continent américain pour 8%.
On peut noter cependant des différences très marquées entre les marchés de l’euro et du dollar : 81% de distribution en Europe et 17% en Asie pour les émissions en euros contre 47% en Europe 30% en moyenne en Asie et pour les emprunts en dollars. Ces derniers permettent, de plus, un accès aux investisseurs américains : 23% sur les émissions en dollars en moyenne en 2022.
Emissions – Exécution du programme à court terme 2022
25,2 Md d’équivalents euros ont été levés en 2022, pour un taux moyen -0,377%, uniquement sur le marché américain des USCP. Au 31 décembre 2022, l’encours à court terme est de 1,649 Md€ au taux moyen de 1,24%.
Encours des émissions à court terme de 1996 à 2022
2. La structure de la dette au 31-12-2022
- Echéancier de l’encours de dette à moyen et long terme au 31.12.2022
Avec la levée de près de 100 Md€ depuis septembre 2020, la structure du passif de la CADES a continué à se modifier en profondeur.
Par maturité
Par devise
Par instrument
Les ressources nettes comptables 2022(20,2 Mds€) de la CADES s’articulent comme suit :
- La CRDS au taux de 0,5% pour un montant net de 8,5 Mds€
- La CSG au taux de 0,6% pour un montant net de 9,6 Mds€
- Le versement annuel du FRR d’un montant de 2,1 Mds€
En millions d’euros
Les éléments comptables en provenance de l’ACOSS font l’objet de notifications annuelles qui s’articulent autour de trois rubriques : produits, charges, encaissements. Les états notifiés annuellement retracent, pour intégration en opérations d’inventaire, notamment les produits à recevoir et constatés d’avance, les restes à recouvrer, les avoirs, les provisions pour risques et charges ainsi que pour réduction de produits, et les reprises de provisions.
La prévision H2 a actualisé la prévision H1 à partir des produits constatés au cours du 1er semestre 2022 et des hypothèses macroéconomiques de septembre 2022 établies lors de l’élaboration du PLFSS pour 2023.
Le tableau ci-après donne la répartition détaillée des montants de CRDS et de CSG, les évolutions pour 2022 par rapport à 2021 ainsi que les écarts par rapport à la prévision financière H2.
Il s’agit de ressources comptables nettes des frais de recouvrement et de dégrèvement, des produits à recevoir et des extournes, des provisions et des reprises.
Le montant de la CRDS nette comptable s’élève à 8 473,2 M€, en hausse de 7,3% par rapport à 2021. Le montant de la CSG (9 641,7 M€) est en hausse de 7,3% par rapport à 2021.
La réalisation nette comptable 2022 (CRDS+CSG+FRR) est en hausse de 6,5% par rapport à la réalisation 2021.
Par ailleurs, on notera que cette réalisation est supérieure à la prévision H2 (+1,5%). Dans le détail, les rendements de CSG et de CRDS sur les revenus d’activité et de remplacement sont supérieurs de 225 M€ à la prévision H2. La CSG et la CRDS assise sur les revenus du capital et des jeux sont quant à elles supérieures de 73 M€ à la prévision précitée notamment grâce au rendement de la CSG et de la CRDS sur les revenus du patrimoine et des jeux.
Ces évolutions font l’objet d’une analyse par type de revenus au paragraphe IV.
Un rapprochement est effectué afin d’évaluer les rendements spécifiques propres à la CRDS, Pour effectuer ce contrôle, il convient de rapporter la CSG au taux de la CRDS soit 0,5 pt. Les comparaisons sont présentées dans le tableau ci-après :
Montant des ressources CSG-CRDS (encaissements notifiés constatés en millions d’€) | |
CRDS 2022 (0,5pt) | 8 554 |
CSG 2022 (0,6 pt) | 9 738 |
CSG rapportée à 0,5 pt | 8 115 |
Différence (CRDS 0,5 – CSG 0,5) | 439 |
Le rapprochement fait ressortir un écart de 439 M€. Il provient de l’assiette spécifique de la CRDS. Cette assiette spécifique concerne une partie des revenus de remplacement collectée directement au siège de l’ACOSS, en provenance de la CNAF. Une partie des prestations familiales est en effet soumise à la CRDS, pour un rendement de 254 M€, mais pas à la CSG. De même, on constate un rendement spécifique important de 177 M€ sur les jeux (la CRDS sur les jeux rapportant 187 M€ contre 10 M€ pour la CSG, l'assiette de la CRDS étant constituée par les sommes misées alors que la CSG est assise sur les gains). Il est signalé que les ventes de bijoux et métaux précieux font l’objet d’un assujettissement à la CRDS mais pas à la CSG (pour un montant limité de 6 M€). Enfin on constate un rendement spécifique de 8 M€ sur la CRDS retraites résultant probablement de régularisations en CSG dues au changement d’assiette intervenu en 2019.
Par ailleurs, un contrôle est effectué sur la CSG et la CRDS sur les revenus du patrimoine et de placement. Il a pour but de s’assurer de la cohérence des montants encaissés en convertissant les deux contributions en valeur de point. La méthode est identique à celle opérée sur les revenus d’activité et de remplacement. Ainsi, le tableau ci-dessous fait ressortir l'homogénéité des rendements de la CSG rapportée au taux de 0,5 pt avec ceux de la CRDS tant sur les revenus du patrimoine que sur les revenus de placement.
En M€ | Patrimoine | Placement |
CRDS 2022 (0.5 point) | 392,6 | 448,3 |
CSG 2022 (0.6 point) | 471,1 | 537,9 |
CSG 2022 (rapportée à 0.5 point) | 392,6 | 448,3 |
Il convient, pour évaluer au plus juste les évolutions, d’exploiter les notifications de produits transmises par l’ACOSS :
| Produits 2021 | Produits 2022 | 2021/2022 |
CRDS sur revenus d'activité | 5 014,25 | 5 393,82 | 7,6% |
CRDS sur revenus de remplacement | 1 974,71 | 2 021,24 | 2,4% |
| 6 988,96 | 7 415,06 | 6,1% |
| Produits 2021 | Produits 2022 | 2021/2022 |
CSG sur revenus d'activité | 5 996,47 | 6 469,29 | 7,9% |
CSG sur revenus de remplacement | 2 071,00 | 2 113,13 | 2,0% |
| 8 067,47 | 8 582,42 | 6,4% |
En 2020, le recours massif à l’activité partielle et les pertes d’emploi avaient pesé sur les recettes pour la partie « revenus d’activité ». La crise sanitaire et le confinement avaient contraint de nombreuses entreprises à placer leurs salariés en activité partielle indemnisée. Par ailleurs, les mesures prises par le gouvernement pour faire face cette crise sanitaire provoquée par la pandémie de COVID-19 se traduisaient notamment par la possibilité pour les cotisants du secteur privé et les travailleurs indépendants de reporter le paiement de leurs cotisations.
L'année 2021 était en revanche caractérisée par un rebond de l'activité économique, entraînant une hausse substantielle des cotisations CSG et CRDS. L’année 2022 confirme la tendance amorcée en 2021.
Les produits sur les revenus d’activité de CSG et CRDS augmentent de 7,8% % en 2022, soit 853M€, Cette hausse est principalement concentrée sur le secteur privé (+ 9,2%), les ETI (10,4%) et dans une moindre mesure le secteur public.
Elle est la conséquence d’une part, d’une hausse des salaires due notamment à l’inflation et d’autre part, de l’intégration à partir de mai 2022 des déclarations de revenus 2021 des ETI non payés pendant la crise.
CRDS | 2021 | 2022 | 2021/2022 |
Secteur Prive | 3 143 | 3 432 | 9,2% |
ETI | 584 | 646 | 10,6% |
Secteur public | 1 020 | 1 042 | 2,2% |
|
|
|
|
CSG | 2021 | 2022 | 2021/2022 |
Secteur Prive | 3770 | 4 117 | 9,2% |
ETI | 692 | 763 | 10,3% |
Secteur public | 1 224 | 1 251 | 2,2% |
- Produits sur revenus de remplacement :
Les revenus de remplacement sur lesquels sont assis les CSG et CRDS enregistrent une hausse moyenne de 2,6% en 2022 due à la revalorisation des pensions. Seul le rendement des contributions sur le poste chômage a connu une baisse significative de près de 43%, notamment du fait de la quasi-absence de produit de la CSG et de la CRDS au titre des indemnités d'activité partielle. Par ailleurs, on note également une baisse du taux de chômage au sens du BIT passant ainsi de 7,4% en 2021 à 7,2% en 2022.
Les postes les plus importants sont retracés dans le tableau ci-après :
CRDS | 2021 | 2022 | 2021/2022 |
Retraite de base | 1 024 | 1 080 | 5,4% |
Retraites complémentaires | 406 | 417 | 2,8% |
Indemnités journalières | 86 | 100 | 15,7% |
Allocations familiales | 252 | 254 | 0,6% |
Chômage | 84 | 48 | -42,9% |
| 1 852 | 1 898 | 2,5% |
CSG | 2021 | 2022 | 2021/2022 |
Retraite de base | 1 221 | 1 287 | 5,4% |
Retraites complémentaires | 487 | 501 | 2,9% |
Indemnités journalières | 103 | 118 | 14,7% |
Allocations familiales | 0 | 0 | SO |
Chômage | 101 | 58 | -43,0% |
| 1 912 | 1 964 | 2,7% |
En millions d’euros | 2021 | 2022 | 2021/2022 |
CRDS | 535 | 397 | -138 |
CSG | 532 | 383 | -149 |
Stock de créances brutes | 1 067 | 780 | -287 |
- 738 M€ en provenance de l’URSSAF (secteur privé et ETI)
-42 M€ en provenance essentiellement de la CCMSA
en millions d'euros | Note 3 | URSSAF | Recouvrement direct |
compte financier | |||
créances brutes au 31/12/2021 | 1 067 | 990 | 77 |
provisions 31/12/2021 | -602 | -576 | -26 |
créances nettes 31/12/2021 | 465 | 414 | 51 |
Créances brutes au 31/12/2022 | 781 | 739 | 42 |
Provisions au 31/12/2022 | -565 | -533 | -32 |
Créances nettes au 31/12/2022 | 216 | 206 | 10 |
Variation des créances | -286 | -251 | -35 |
Variation des provisions | 37 | 43 | -6 |
Variation des créances nettes | -249 | -208 | -41 |
- Créances en provenance de l’URSSAF
en millions d'euros | 31/12/2021 | Variation | 31/12/2022 |
Créances « ad hoc » | 453 | -343 | 110 |
Provisions « ad hoc » | -135 | -115 | 20 |
Créances nettes « ad hoc » | 318 | -228 | 90 |
Créances « traditionnelles » | 537 | 92 | 629 |
Provisions « traditionnelles » | -441 | 72 | 513 |
Créances nettes « traditionnelles » | 96 | 20 | 116 |
|
|
|
|
Total créances brutes | 990 | -251 | 739 |
Total provisions | -576 | 43 | -533 |
Total Créances nettes | 414 | -208 | 206 |
Les créances brutes ont diminué de 251M€ entre 2021 et 2022. On constate un « dégonflement » très important des créances du fait d’une diminution estimée de 170M€ pour les travailleurs indépendants et d’une baisse de l’ordre de 80M€ relative au secteur privé notamment due à un recouvrement spontané important. Il est à noter que la ventilation du stock de créances entre celles dépréciées par la méthode traditionnelle et celles par la méthode « ad hoc » est effectuée sur la base d’une estimation par l’URSSAF Caisse nationale, cette ventilation n’étant pas disponible en comptabilité générale. L’estimation communiquée par l’URSSAF Caisse nationale est à ce stade une estimation provisoire, qui pourra être affinée, sans remettre en cause de façon significative l’estimation des provisions pour dépréciation.
Concernant les provisions sur ces créances, elles sont notifiées par l’URSSAF Caisse nationale à partir d’un taux statistique annuel déterminé en fonction de l’antériorité de la créance. (Méthode dite « traditionnelle »)
La méthode traditionnelle consiste à estimer statistiquement la part des créances qui sera recouvrée à partir des conditions de recouvrabilité observées pour chaque âge de créance. Par différence, la part estimée des créances qui ne sera pas recouvrée constitue le montant des dépréciations à inscrire en comptabilité.
Depuis 2020 et la crise de la COVID, l’URSSAF Caisse nationale a complété sa méthode « traditionnelle » par une méthode dite « ad hoc » spécifique au provisionnement des créances nées durant la crise.
La méthode « ad hoc » est exclusivement liée à la nature particulière des créances nées pendant la crise. En effet, la hausse des restes à recouvrer nés en 2020 - étant liée principalement aux reports de paiements accordés aux cotisants dans le cadre des mesures mises en œuvre à la suite de la crise sanitaire - une grande partie de ces créances n’était donc plus de même nature que celles habituellement observées et dépréciées en fin d’année.
En 2022, le taux de provisionnement selon la méthode traditionnelle, stable à 82% est appliqué sur 85% du stock de créances, alors que cette proportion atteignait 54% en 2021. Il en résulte une hausse des dépréciations de créances de 72M€.
En parallèle, le taux utilisé par la méthode « ad hoc » chute de 30% à 18% conséquence d’un meilleur recouvrement constaté en 2022. Le stock des dépréciations de créances s’en trouve diminué de 115 M€.
- Créances en provenance du recouvrement direct :
Les créances brutes au 1er janvier 2022 se composent de :
-45 M€ provenant de la CCMSA ;
-32 M€ provenant principalement des secteurs affectés par la crise sanitaire.
On constate au 31 décembre 2022 une baisse des créances de 35 M€ essentiellement due aux encaissements supérieurs aux produits des secteurs affectés par la crise sanitaire. Ainsi les créances en provenance du recouvrement direct sont principalement issues des restes à recouvrer de la CCMSA.
L’article n° 17 de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2014 a modifié le circuit des reversements des prélèvements sociaux assis sur les produits de placements, les revenus du patrimoine, les jeux, les revenus de source étrangère et les gains de levée d'options à compter du 1er janvier 2014 en les centralisant auprès de l’URSSAF Caisse nationale. L’URSSAF Caisse nationale effectue désormais, à la place des services de la Direction générale des finances publiques (DGFIP) et de la direction du Budget, leur répartition auprès des différents attributaires ainsi que les notifications des produits à recevoir et les produits constatés d’avance.
CRDS NETTE COMPTABLE | Patrimoine | Placement | Jeux | Bijoux | TOTAL |
2022 | 382,9 | 468,1 | 182,8 | 6,4 | 1 040,2 |
2021 | 328,1 | 434,0 | 147,2 | 5,2 | 914,5 |
CSG NETTE COMPTABLE |
|
|
|
|
|
2022 | 460,4 | 561,7 | 12,1 |
| 1 034,2 |
2021 | 394,5 | 520,7 | 11,0 |
| 926,2 |
Les contributions assises sur les revenus du capital, des jeux et des métaux précieux augmentent significativement de près de 13% (dont + près de 8 % pour la CSG et la CRDS assises sur les revenus de placement) après une baisse de 13% en 2021.
Les rendements sur le patrimoine reversés en 2022 reposent sur des revenus perçus en 2021 et sont également en nette augmentation de 16,7%. Les contributions spécifiques à la CRDS assises sur les jeux, les bijoux et métaux précieux affichent la plus importante croissance à 24%.
Une provision pour risques de 42,8 M€ avait été intégrée dans les comptes 2014 à la suite de l’arrêt de la Cour de Justice de l’Union Européenne (Arrêt de Ruyter) du 26 février 2015. Cette décision avait confirmé le non-assujettissement des revenus immobiliers perçus en France pour les non-résidents ressortissants de l’Union européenne et de la Suisse dès lors qu’ils avaient la qualité d’ayant droit d’un régime de sécurité sociale autre que français. Il en est résulté le droit au remboursement intégral des montants indûment prélevés au titre des CRDS, CSG et Prélèvements sociaux. En 2022, cette provision a fait l’objet d’un ajustement qui s’est traduit par une reprise de provisions d’un montant de 0,5 M€ Au 31 décembre 2022, le montant de la provision s’élève à 0,5 M€.
-Versement annuel du FRR
En M€20222021
Versement du FRR2 1002 100
Depuis 2016, compte tenu de la nouvelle structure des ressources de la CADES, les contributions assises sur les revenus d’activité représentent près de 60% du total et celles plus stables sur les revenus de remplacement 20%. La part plus fluctuante sur les revenus du capital (hors FRR) et des jeux représente 10% du total de la ressource.
Répartition en 2022
L’effectif global de l’établissement est au 31 décembre 2022 de 6 personnes. Au cours de l’année 2022 les emplois étaient les suivants :
• 6 emplois de contractuels de droit public en CDI à temps plein mis à disposition de l’AFT, une démission étant intervenue le 30 novembre 2022
• 1 emploi de titulaire de la fonction publique en détachement
D’un point de vue budgétaire et financier, le rapprochement est effectif depuis le 1er septembre 2018 avec la signature d’une convention financière. Elle prévoit en son article 2, les modalités de calcul de la rémunération globale. La rémunération globale due par la CADES comprend la rémunération brute annuelle des agents de l’AFT réalisant les opérations de la CADES, en ce compris, l’agent en charge du contrôle interne qui n’est pas mis à disposition. Elle inclut les primes, indemnités et avantages perçus par ces agents, ainsi que les charges patronales et taxes sur les salaires s’y rattachant. Par ailleurs, elle comprend également la rémunération correspondant aux dépenses directement prises en charge par le ministère de l’économie et des finances au titre des activités réalisées pour le compte de la CADES. Ce dernier montant a été fixé à 205 000€ par an.
Il s’agit notamment des frais externes comme les honoraires de conseils juridiques et de cabinets d’audit, honoraires des contrats des agences de notation, les frais de tenue de compte des banques commerciales, les frais liés à l’utilisation des systèmes de règlement-livraison et d’agent payeur, les frais d’enregistrement liés aux programmes d’émission, les frais de représentation, les frais liés à la communication, les traductions et l’abonnement aux systèmes d’informations financières Reuters et Bloomberg ainsi que les dépenses relatives aux redevances, à de la maintenance et au développement de logiciels spécifiques pour la CADES.
Réalisation du budget de gestion administrative
Le budget de gestion administrative 2022 a été réalisé à hauteur de 83,7% : 97,3% sur l’enveloppe « Personnel » et 87,7% sur celle de fonctionnement.
| en euros | Budget 2022 | Consommation 2022 | % d'exécution du budget |
61 | Services extérieurs | 41 000,00 | 37 841,27 | 92,3% |
62 | Autres services extérieurs | 2 561 480,00 | 2 258 548,92 | 88,2% |
63 | Impôts et taxes assimilées | 78 300,00 | 76 904,00 | 98,2% |
64 | Charges de personnel | 872 000,00 | 857 293,20 | 98,3% |
65 | Autres charges de gestion courante | 11 000,00 | 0,00 | 0,0% |
68 | Dotations aux amortissements et aux provisions | 40 000,00 | 15 602,62 | 39,0% |
| Total de gestion administrative | 3 603 780,00 | 3 246 190,01 | 90,1% |
Il est à noter que la consommation des crédits d’un montant de 3,2 M€ doit être appréciée en tenant compte du remboursement par la Direction générale du Trésor des salaires et charges des personnels de la CADES mis à disposition de l’Agence France Trésor, conformément à l’article 5 de la convention-cadre de mise à disposition signée le 1er septembre 2017. Le remboursement s’est élevé à 808 260,66 € pour l’année 2022.
La communication de la CADES a été poursuivie selon deux axes : institutionnel et grand public.
- Institutionnel
- Ouverture vers de nouveaux marchés en rencontrant les investisseurs.
- Publication des rapports 2020 et 2021 d’allocation et de performance des émissions sociales
-Diffusion des communiqués de presse notamment sur les résultats et les émissions.
- Participation aux auditions parlementaires dans le cadre du PLFSS
- Mise à jour du site internet cades.fr des données financières, comptables et réglementaires
- Organisation d’une conférence avec la presse afin de présenter le bilan de 2022 et le programme de financement pour 2023.
- Grand public
-Formation aux étudiants de l’EN3S (Ecole nationale supérieure de la Sécurité sociale) en mai à Paris.
-Mise à jour du compte Twitter « cadesinfo ».
Le programme de financement 2023 devra couvrir des échéances de 20,2 Md€ d’emprunts à moyen et long terme auxquelles s’ajoutent l’échéance des encours à court terme et le paiement des intérêts.
Par ailleurs, conformément aux lois d’août 2020, un décret publié début janvier 2022 définit les modalités de versement de la CADES à l’ACOSS d’un montant de 27,2 Md d’euros au titre de l’année 2023.
Le programme de financement cible de la CADES sera le suivant :
- Une cible de 25Md€ d’émissions à moyen et long terme
- S’appuyant principalement sur les marchés de l’euro et du dollar
- Complétée d’un encours moyen de TCN de l’ordre de 5 Md€
Les ressources nettes (20,6 Md€) de la CADES pour 2023 s’articuleront comme suit :
• La CRDS au taux de 0,5% pour un montant net de 8,7 Md€
• La CSG au taux de 0,60% pour un montant net de 9,8 Md€
• Le versement annuel du FRR d’un montant de 2,1 Md€
Ces montants sont déterminés selon les hypothèses retenues par la Direction de la Sécurité sociale. Ils ont été définis au regard des évolutions de produits transmis lors de l’élaboration du PLFSS pour 2023.
Exercice clos le 31 décembre 2022
Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale (CADES) 139 rue de Bercy 75012 Paris | Grant Thornton SAS d'Expertise Comptable et de Commissariat aux Comptes au capital de 2 297 184 € inscrite au tableau de l'Ordre de la région Paris Ile de France et membre de la Compagnie régionale de Versailles et du Centre 632 013 843 RCS Nanterre 29 rue du Pont 92200 Neuilly-sur-Seine |
Rapport du commissaire aux comptes
sur les comptes annuels
CADES
Exercice clos le 31 décembre 2022
Mesdames, Messieurs,
En exécution de la mission qui nous a été confiée par votre Conseil d’Administration, nous avons effectué l’audit des comptes annuels de la CADES relatifs à l’exercice clos le 31 décembre 2022, tels qu’ils sont joints au présent rapport.
Sous la réserve décrite dans la partie « Fondement de l’opinion avec réserve », nous certifions que les comptes annuels sont, au regard des règles et principes comptables français, réguliers et sincères et donnent une image fidèle du résultat des opérations de l’exercice écoulé ainsi que de la situation financière et du patrimoine de la CADES à la fin de cet exercice.
L’opinion formulée ci-dessus est cohérente avec le contenu de notre rapport au comité d’audit
Motivation de la réserve
Dans son rapport du 1er avril 2022 relatif à l’exercice 2021, le cabinet KPMG avait formulé une réserve en raison de son impossibilité de se prononcer sur les montants comptabilisés au titre des revenus de la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) et de la contribution sociale généralisées (CSG) relatifs aux créances brutes, aux produits à recevoir et aux provisions pour risques et réduction de produits.
Comme mentionné aux paragraphes 4.1 à 4.3 de la note « principes et méthodes comptables » de l’annexe des comptes annuels, la comptabilisation des revenus de la CRDS et de la CSG est réalisée à partir des notifications adressées à la CADES par l’ACOSS et la direction générale des finances publiques (DGFIP) en leur qualité d’organismes collecteurs. Les compétences de la CADES en matière de recettes consistent à une vérification comptable formelle des pièces produites par les organismes recouvreurs.
En mai 2022, dans son rapport de certification des comptes du régime général de sécurité sociale relatif à l’exercice 2021, la Cour des comptes n’a pas été en mesure de certifier les comptes de l’activité de recouvrement en raison des incidences des anomalies significatives relevées et de l’absence d’éléments probants suffisants permettant de se prononcer sur l’absence de risques d’anomalies significatives dans les comptes susvisés.
Compte-tenu de ces éléments, nous ne sommes pas en mesure de nous prononcer sur l'absence d'anomalies significatives dans les comptes annuels concernant les postes suivants :
--Bilan – Actif :
--Créances brutes (780,61 M€) et dépréciations de ces créances (-564,74 M€),
--Produits à recevoir (1,418 M€)
--Bilan – Passif :
--Provisions pour risque (75,61 M€)
--Compte de résultat – Produits
--Autres produits d’exploitation CSG et CRDS (18 218,61 M€)
--Compte de résultat – Charges
--Autres charges d’exploitation (140,70 M€)
Référentiel d’audit
Nous avons effectué notre audit selon les normes d’exercice professionnel applicables en France. Nous estimons que les éléments que nous avons collectés sont suffisants et appropriés pour fonder notre opinion.
Les responsabilités qui nous incombent en vertu de ces normes sont indiquées dans la partie « Responsabilités du commissaire aux comptes relatives à l’audit des comptes annuels » du présent rapport.
Indépendance
Nous avons réalisé notre mission d’audit dans le respect des règles d’indépendance prévues par le code de commerce et par le code de déontologie de la profession de commissaire aux comptes sur la période du 1er janvier 2022 à la date d’émission de notre rapport, et notamment nous n’avons pas fourni de services interdits par l’article 5, paragraphe 1, du règlement (UE) n° 537/2014.
En application des dispositions des articles L. 823-9 et R. 823-7 du code de commerce relatives à la justification de nos appréciations, outre le point décrit dans la partie « Fondement de l’opinion avec réserve », nous portons à votre connaissance les points clés de l’audit relatifs aux risques d'anomalies significatives qui, selon notre jugement professionnel, ont été les plus importants pour l’audit des comptes annuels de l’exercice, ainsi que les réponses que nous avons apportées face à ces risques.
Les appréciations ainsi portées s’inscrivent dans le contexte de l’audit des comptes annuels pris dans leur ensemble et de la formation de notre opinion exprimée ci-avant. Nous n’exprimons pas d’opinion sur des éléments de ces comptes annuels pris isolément.
Nous avons déterminé qu’il n’y avait pas de point clé de l’audit à communiquer dans notre rapport.
Nous avons également procédé, conformément aux normes d’exercice professionnel applicables en France, aux vérifications spécifiques prévues par les textes légaux et réglementaires.
A l’exception de l’incidence éventuelle du point décrit dans la partie « Fondement de l’opinion avec réserve », nous n'avons pas d'observation à formuler sur la sincérité et la concordance avec les comptes annuels des informations données dans le rapport de gestion du Conseil d’Administration et dans les autres documents sur la situation financière et les comptes annuels adressés aux autorités de tutelle.
Désignation du commissaire aux comptes
Nous avons été nommés commissaires aux comptes de la CADES par notification du président du Conseil d’Administration en date du 28 juin 2022 ratifiée par le Conseil d’Administration du 5 octobre 2022.
Au 31 décembre 2022, Grant Thornton était dans la 1ère année de sa mission sans interruption.
Il appartient à la direction d’établir des comptes annuels présentant une image fidèle conformément aux règles et principes comptables français ainsi que de mettre en place le contrôle interne qu'elle estime nécessaire à l'établissement de comptes annuels ne comportant pas d'anomalies significatives, que celles-ci proviennent de fraudes ou résultent d'erreurs.
Lors de l’établissement des comptes annuels, il incombe à la direction d’évaluer la capacité de l’établissement à poursuivre son exploitation, de présenter dans ces comptes, le cas échéant, les informations nécessaires relatives à la continuité d’exploitation et d’appliquer la convention comptable de continuité d’exploitation, sauf s’il est prévu de liquider la CADES ou de cesser son activité.
Il incombe au comité d’audit de suivre le processus d’élaboration de l’information financière et de suivre l'efficacité des systèmes de contrôle interne et de gestion des risques, ainsi que le cas échéant de l'audit interne, en ce qui concerne les procédures relatives à l'élaboration et au traitement de l'information comptable et financière.
Les comptes annuels ont été arrêtés par le Conseil d’Administration.
Objectif et démarche d’audit
Il nous appartient d’établir un rapport sur les comptes annuels. Notre objectif est d’obtenir l’assurance raisonnable que les comptes annuels pris dans leur ensemble ne comportent pas d’anomalies significatives. L’assurance raisonnable correspond à un niveau élevé d’assurance, sans toutefois garantir qu’un audit réalisé conformément aux normes d’exercice professionnel permet de systématiquement détecter toute anomalie significative. Les anomalies peuvent provenir de fraudes ou résulter d’erreurs et sont considérées comme significatives lorsque l’on peut raisonnablement s’attendre à ce qu’elles puissent, prises individuellement ou en cumulé, influencer les décisions économiques que les utilisateurs des comptes prennent en se fondant sur ceux-ci.
Comme précisé par l’article L.823-10-1 du code de commerce, notre mission de certification des comptes ne consiste pas à garantir la viabilité ou la qualité de la gestion de votre établissement.
Dans le cadre d’un audit réalisé conformément aux normes d’exercice professionnel applicables en France, le commissaire aux comptes exerce son jugement professionnel tout au long de cet audit. En outre :
--il identifie et évalue les risques que les comptes annuels comportent des anomalies significatives, que celles-ci proviennent de fraudes ou résultent d’erreurs, définit et met en œuvre des procédures d’audit face à ces risques, et recueille des éléments qu’il estime suffisants et appropriés pour fonder son opinion. Le risque de non-détection d’une anomalie significative provenant d’une fraude est plus élevé que celui d’une anomalie significative résultant d’une erreur, car la fraude peut impliquer la collusion, la falsification, les omissions volontaires, les fausses déclarations ou le contournement du contrôle interne ;
--il prend connaissance du contrôle interne pertinent pour l’audit afin de définir des procédures d’audit appropriées en la circonstance, et non dans le but d’exprimer une opinion sur l’efficacité du contrôle interne ;
--il apprécie le caractère approprié des méthodes comptables retenues et le caractère raisonnable des estimations comptables faites par la direction, ainsi que les informations les concernant fournies dans les comptes annuels ;
--il apprécie le caractère approprié de l’application par la direction de la convention comptable de continuité d’exploitation et, selon les éléments collectés, l’existence ou non d’une incertitude significative liée à des événements ou à des circonstances susceptibles de mettre en cause la capacité de l’’établissement à poursuivre son exploitation. Cette appréciation s’appuie sur les éléments collectés jusqu’à la date de son rapport, étant toutefois rappelé que des circonstances ou événements ultérieurs pourraient mettre en cause la continuité d’exploitation. S’il conclut à l’existence d’une incertitude significative, il attire l’attention des lecteurs de son rapport sur les informations fournies dans les comptes annuels au sujet de cette incertitude ou, si ces informations ne sont pas fournies ou ne sont pas pertinentes, il formule une certification avec réserve ou un refus de certifier ;
--il apprécie la présentation d’ensemble des comptes annuels et évalue si les comptes annuels reflètent les opérations et événements sous-jacents de manière à en donner une image fidèle.
Rapport au comité d’audit
Nous remettons un rapport au comité d’audit qui présente notamment l’étendue des travaux d'audit et le programme de travail mis en œuvre, ainsi que les conclusions découlant de nos travaux. Nous portons également à sa connaissance, le cas échéant, les faiblesses significatives du contrôle interne que nous avons identifiées pour ce qui concerne les procédures relatives à l’élaboration et au traitement de l’information comptable et financière.
Parmi les éléments communiqués dans le rapport au comité d’audit figurent les risques d’anomalies significatives, que nous jugeons avoir été les plus importants pour l’audit des comptes annuels de l’exercice et qui constituent de ce fait les points clés de l’audit, qu’il nous appartient de décrire dans le présent rapport.
Nous fournissons également au comité d’audit la déclaration prévue par l’article 6 du règlement (UE) n° 537-2014 confirmant notre indépendance, au sens des règles applicables en France telles qu’elles sont fixées notamment par les articles L. 822-10 à L. 822-14 du code de commerce et dans le code de déontologie de la profession de commissaire aux comptes. Le cas échéant, nous nous entretenons avec le comité d'audit des risques pesant sur notre indépendance et des mesures de sauvegarde appliquées.
Neuilly sur Seine, le 30 mars 2023,
Le commissaire aux comptes
Grant ThorntonMembre français de Grant Thornton International
Leslie Fitoussi Associée |
Le tableau de trésorerie est structuré autour des éléments suivants :
A. flux de trésorerie net de l’activité bancaire
Il s’agit du produit net bancaire (dettes, produits financiers dérivés et instruments de trésorerie), déduction faite des revenus et des dépenses qui n'ont pas un impact sur la trésorerie (provisions, amortissements des primes d'émission ou de remboursement, intérêts courus, réévaluation des obligations indexées sur l’inflation...).
B.flux de trésorerie net d'exploitation
Il s’agit du résultat d'exploitation (principalement les ressources de CRDS, de CSG, des prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine et sur les produits de placement, et du versement du FRR), déduction faite des revenus et des dépenses sans incidence sur la trésorerie (produits à recevoir ou charges à payer).
C.flux de trésorerie issue de l’activité opérationnelle
Il est composé des flux de trésorerie net bancaire et d’exploitation (C = A + B).
D.flux de trésorerie net provenant des opérations financières
Il s’agit des flux de trésorerie liés aux émissions de dette et aux remboursements qui ont eu lieu au cours de la période.
E.reprises de dette sociale
La dette sociale reprise représente le montant comptabilisé en situation nette au cours de la période par la CADES, au titre des reprises de dettes auprès des organismes de Sécurité sociale.
La variation de trésorerie nette est composée par les différents flux de trésorerie :
- flux de trésorerie issue de l’activité opérationnelle (C) ;
- flux de trésorerie net provenant des opérations financières (D) ;
- reprises de dette sociale (E).
FAITS MARQUANTS DE L’ANNEE 2022
- Reprise de dettes des organismes de Sécurité sociale
Au titre de l’année 2022, conformément aux articles 1, 2, 3 et 4 du Décret n° 2022-23 du 11 janvier 2022, 40 milliards d’euros ont été versés aux organismes de Sécurité sociale. Ces versements sont répartis de la manière suivante :
- 5 milliards d’euros de dette des hôpitaux ;
- 35 milliards d’euros de déficits prévisionnels.
Conformément aux principes et méthodes comptables énoncés en point 3. « Reprises de dettes des organismes de Sécurité sociale », ces versements effectués en 2022 de 40 milliards d’euros (20 milliards au premier semestre et 20 milliards au second semestre) ont été comptabilisés en contrepartie de la situation nette dans la rubrique « Report à nouveau ». La reprise des déficits prévus par la Loi n° 2020-992 du 7 août 2020 relative à la dette sociale et non encore versée aux organismes soit 36 milliards au 31 décembre 2022 est présentée en engagement hors bilan.
- Opérations financières
- Emissions (hors papiers commerciaux)
La CADES a emprunté 38,10 milliards d’euros :
- Six emprunts et un abondement souscrits sous le programme de droit français en EUR, pour un montant de 27,50 milliards d’euros ;
- Trois emprunts souscrits sous le programme de droit anglais en USD, pour un montant de 9,98 milliards d’euros ;
- Un emprunt souscrit sous le programme de droit français en CNY, pour un montant de 0,14 milliard d’euros ;
- Un emprunt souscrit sous le programme de droit français en SEK, pour un montant de 0,48 milliards d’euros.
- Remboursements (hors papiers commerciaux)
La CADES a remboursé 12,46 milliards d’euros à l’échéance :
- Trois emprunts souscrits sous le programme de droit français en EUR, pour un montant de 9,25 milliards d’euros ;
- Un emprunt souscrit sous le programme de droit anglais en USD, pour un montant de 3,06 milliards d’euros.
- Un placement privé souscrit sous le programme de droit français en EUR, pour un montant de 0,15 milliards d’euros.
-Lignes de crédit
Les engagements reçus au 31 décembre 2022 sont :
- Quatre accords de mobilisation de ligne de trésorerie permettant à la CADES l’approvisionnement direct de son compte de dépôt de fonds en euros ouvert sur les livres de la Banque de France, pour un montant total de 1 milliards d’euros, accords annulables par les contreparties avec un préavis de 30 ou 60 jours selon la contrepartie.
1. Principes généraux d’évaluation et de présentation
Les principes comptables adoptés par la CADES répondent à une double logique.
Etant donnée l’activité de nature financière de la CADES, les comptes annuels sont établis en conformité avec les dispositions comptables applicables aux établissements de crédit et institutions financières, ainsi qu’avec les principes comptables généralement admis en France ; il est fait notamment application du respect du principe de séparation des exercices et du principe de prudence.
La présentation des comptes est conforme au règlement ANC n° 2014‑07 du 26 novembre 2014, relatif aux comptes des entreprises du secteur bancaire. Dans l’avis CNC 99‑04, le CNC a considéré que la CADES pouvait présenter certaines opérations de façon spécifique. Ainsi, la CADES présente au niveau de son compte de résultat des produits et charges d’exploitation qui comprennent principalement les recettes de CRDS et CSG, les opérations sur son patrimoine immobilier et les versements qu’elle effectue à l’Etat et aux organismes de Sécurité sociale.
Ces comptes sont ensuite agrégés pour être conformes au plan comptable des établissements publics à caractère administratif, selon les prescriptions de l’instruction M 9‑1 remplacée par la nomenclature commune des établissements publics au 1er janvier 2016, en vue de leur production à la Cour des comptes.
2. Spécificités de la CADES
La mission de la CADES est d’amortir la dette qui lui a été transférée. Le résultat mesure donc la capacité de la CADES à diminuer son endettement propre. Le résultat correspond aux ressources attribuées à la CADES auxquelles sont retranchées les charges financières relatives à son endettement externe.
Il est important de souligner la signification relative du compte de résultat de la CADES, compte tenu des spécificités de sa mission dont l’objet exclusif est d’éteindre une dette sur sa durée de vie.
3. Reprises de dettes des organismes de Sécurité sociale
Lorsque les versements effectifs de la CADES aux organismes de Sécurité sociale déterminés sur la base de déficits provisoires sont supérieurs aux déficits ultérieurement constatés, la CADES peut faire l’objet d’une régularisation en sa faveur. Ces régularisations sont comptabilisées en contrepartie de la situation nette dans la rubrique « Report à nouveau » lors du versement.
La reprise des déficits prévus par les Lois dont les montants et les dates de versement n’ont pas été encore fixés par décret est présentée en engagement hors bilan.
4. Ressources de la CADES
La Loi ordinaire n° 2020-992 du 7 août 2020 relative à la dette sociale et à l’autonomie qui modifie l’Ordonnance n° 96-50 a prolongé la durée de vie de la CADES initialement prévue en 2024, jusqu’au 31 décembre 2033 et octroie les ressources suivantes à la CADES sur les années futures :
- maintien de 0,5 point de CRDS jusqu’à l’extinction de ses missions ;
- maintien de 0,6 point de CSG jusqu’en 2023 puis 0,45 point de 2024 à 2033 ;
- un versement annuel de 2,1 milliards d’euros du FRR jusqu’en 2024 puis 1,45 milliard d’euros de 2025 à 2033.
4.1 - Contribution au remboursement de la dette sociale
- Une ressource explicitement affectée à la CADES
La contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) constituée par l’Ordonnance n° 96‑50 du 24 janvier 1996 a été explicitement créée comme ressource de la CADES : « Le produit des contributions constituées par le chapitre II de la présente Ordonnance pour le remboursement de la dette sociale est affecté à la Caisse d’amortissement de la dette sociale » (article 6 de l’Ordonnance).
- Une ressource à assiette large
Les revenus assujettis à la CRDS sont multiples. On peut distinguer :
- d’une part, les revenus d’activité et de remplacement : revenus salariaux, indemnités de licenciement et de retraites sous certaines conditions, pensions de retraite et d’invalidité, indemnités journalières de maladie ou de maternité, aides personnalisées au logement, allocations familiales, aide à l’emploi pour la garde des jeunes enfants... ;
- d’autre part, les revenus du patrimoine, les produits des placements, les ventes de métaux précieux, bijoux, objets d’art, de collection et d’antiquité et les revenus issus des jeux.
Les contributions assises sur les revenus de la vente des métaux précieux et de bijoux sont centralisées par les services financiers de l’Etat (DGFIP et DGDDI) avant d’être reversées à la CADES.
Les contributions assises sur les revenus d’activité et de remplacement ainsi que sur les revenus issus du patrimoine, des placements ainsi que des jeux, sont quotidiennement reversées par l’ACOSS à la CADES au fur et à mesure de leur collecte.
- Des frais de recouvrement à la charge de la CADES
Comme le prévoit l’article 8 de l’Ordonnance du 24 janvier 1996, les frais d’assiette et de recouvrement sont à la charge de la CADES. Ils sont définis forfaitairement par arrêté conjoint du ministre chargé de l’économie et des finances et du ministre chargé de la Sécurité sociale.
Le montant des contributions versées par les organismes collecteurs subit un prélèvement égal à 0,5 %.
La part de CRDS sur les revenus du patrimoine perçue par voie de rôle essentiellement par le réseau de la direction générale des finances publiques (DGFIP) est versée à la CADES sur la base des rôles émis et non des recouvrements effectués. En contrepartie, les sommes versées font l’objet d’un prélèvement de 4,1 % constitué des frais d’assiette et de recouvrement (0,5 %) ainsi que des frais de dégrèvement et de non-valeur prévus à l’article 1641 du Code général des impôts (3,6 %).
Les montants de CRDS affectés à la CADES sont retracés en « Autres produits d’exploitation » au compte de résultat. Les frais d’assiette et de recouvrement sont comptabilisés dans le compte « Autres charges d’exploitation ».
- Principe des droits constatés
En conformité avec le plan comptable des établissements de crédit et le Code de la Sécurité sociale qui fixe dans ses articles L114‑5 et D‑114‑4‑4, le principe de la mise en œuvre des droits constatés pour les organismes du régime général de Sécurité sociale, la CADES applique ce mode de comptabilisation.
Sont ainsi rattachés à l’exercice les montants de CRDS encaissés par les organismes collecteurs au titre de cet exercice indépendamment de leur date d’encaissement effectif. Afin de pouvoir comptabiliser ces produits à recevoir et produits constatés d’avance pour l’arrêté annuel, la CADES reçoit des organismes de recouvrement, une notification des évaluations des montants à rattacher à l’exercice et non encore encaissés et des créances de cotisations de CRDS qui restent à recouvrer par l’ACOSS. Les provisions sur ces créances de CRDS sont notifiées par l’ACOSS et sont estimées à partir d’un taux statistique annuel déterminé en fonction de l’antériorité de la créance et pour les créances provenant des reports d’échéance octroyés suite à la crise sanitaire Covid 19 à partir d’une estimation de la recouvrabilité de ces créances dans le contexte économique actuel. Ces provisions sont comptabilisées en réduction des créances brutes comptabilisées à l’actif de la caisse.
S’agissant de la perception de la CRDS, il est rappelé que la CADES ne joue à aucun moment le rôle de collecteur primaire puisqu’elle reçoit des organismes tiers, au premier titre desquels l’ACOSS, puis le réseau de la direction générale des finances publiques (DGFIP), l’ensemble des ressources qui lui reviennent.
Sa mission se limite à la vérification de l’adéquation entre les sommes transférées et les pièces comptables produites, tandis qu’incombent au collecteur, en contrepartie d’une rémunération correspondant à 0,5 % des sommes recouvrées, outre le transfert de sommes, la vérification de l’assiette ainsi que les mesures de redressement ou de mise en recouvrement.
En conséquence, les compétences de la CADES en matière de recettes se limitent à une vérification comptable formelle des pièces produites par les organismes recouvreurs.
4.2 - Contribution sociale généralisée
La Loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2009 n° 2008‑1330 a étendu la mission de la CADES en lui confiant 27 milliards d’euros de dettes supplémentaires au titre du déficit de l’assurance maladie (14,1 milliards d’euros), de l’assurance vieillesse (8,8 milliards d’euros) et du fonds de solidarité vieillesse (4 milliards d’euros).
Conformément à la Loi organique du 2 août 2005, une augmentation de la ressource a été votée par le Parlement, permettant ainsi de ne pas allonger la durée de vie de la CADES. Cette nouvelle ressource correspond à une fraction de la contribution sociale généralisée (CSG). Celle-ci est versée à la CADES depuis l’exercice 2009 à hauteur de 0,2 % et a été portée, à compter de l’exercice 2011 à 0,48 %, puis à 0,60 % à compter du 1er janvier 2016 pour la CSG sur les revenus d’activité et de remplacement, sur les revenus du patrimoine et les produits de placement assujettis et à 0,30 % pour les gains aux jeux à compter du 1er janvier 2016.
La Loi ordinaire n° 2020-992 du 7 août 2020 relative à la dette sociale et à l’autonomie qui modifie l’Ordonnance n° 96-50 prévoit le maintien de 0,6 point de CSG jusqu’en 2023 puis 0,45 point de 2024 à 2033.
Il s’agit d’une ressource à assiette large qui porte d’une part, sur les revenus d’activité et de remplacement et d’autre part, sur les revenus issus du patrimoine, les revenus des placements, les revenus issus des jeux.
La différence d’assiette entre la CRDS et la CSG concerne notamment les revenus de la vente de métaux précieux et de bijoux, des jeux et des prestations familiales.
Les circuits de versement et les modalités de comptabilisation sont identiques pour la CRDS et la CSG (cf. 4.1).
4.3 - Prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine et les produits de placement
La Loi n° 2010‑1594 du 20 décembre 2010, allouait à la CADES à compter de 2011 une fraction de 1,3 % des prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine et les produits de placement, mentionnés aux articles 245‑14 et 245‑15 du Code de la Sécurité sociale. Le taux de ces prélèvements est fixé à 5,4 % à compter du 1er janvier 2012.
A compter du 1er janvier 2016, le versement des 1,3 % des prélèvements sociaux sur les produits du patrimoine et les revenus de placement a été remplacé par une augmentation de 0,12 % de la fraction de la CSG versée à la CADES.
4.4 - Ressources provenant du Fonds de réserve pour les retraites
La Loi n° 2010‑1594 du 20 décembre 2010 de financement de la Sécurité sociale pour 2011 prévoit que le Fonds de réserve pour les retraites (FRR) verse du 1er janvier 2011 jusqu’en 2024, au plus tard le 31 octobre, 2,1 milliards d’euros à la CADES, soit au total 29,4 milliards d’euros. La Loi n° 2020-992 du 7 août 2020 relative à la dette sociale et à l’autonomie a prévu un versement complémentaire annuel de 1,45 milliard d’euros de 2025 à 2033. Le calendrier et les modalités de ces versements sont fixés par convention entre les deux établissements.
Cette ressource annuelle versée par le FRR est comptabilisée en produit de l’exercice.
L’engagement du FRR à verser les ressources annuelles subséquentes est comptabilisé en hors bilan en « engagements reçus du Fond de réserve pour les retraites ».
5. Patrimoine privé à usage locatif
La totalité du patrimoine dévolu au 1er janvier 2000 à la CADES en vertu de l’article 9 de l’Ordonnance n° 96‑50 du 24 janvier 1996 et constaté au niveau du compte de capital « Dotation en immeubles » a été cédée.
Pour le compte de la CADES, la CNAV assurait jusqu’à la fin de la convention la gestion des droits et obligations résiduels liés à ces immeubles.
La convention de gestion, signée en décembre 1999, avec la CNAV concernant tous les actes nécessaires à l’administration des immeubles a pris fin le 31 décembre 2006.
Depuis le 1er janvier 2007, la CADES gère en propre ces dossiers contentieux.
L’agent comptable effectue les prises en charge et comptabilise les recouvrements au vu des pièces justificatives fournies par l’ordonnateur.
6. Opérations en devises
Les opérations en devises font l’objet d’une comptabilisation multidevises et sont traitées conformément aux principes suivants :
- Les opérations affectant les comptes de bilan et de hors bilan en devises sont réévaluées en euros au cours en vigueur à la date d’arrêté.
- Les taux de change appliqués au 30 décembre 2022 (source BCE) sont les suivants :
- Les produits et les charges libellés en devises sont convertis en euros au cours en vigueur lors de leur inscription au compte de résultat.
- Les pertes et les gains de change latents ou définitifs sont enregistrés au compte de résultat, au sein des charges ou produits d’exploitation bancaire.
7. Pensions livrées sur titres
Seules des valeurs d’Etat ou des valeurs garanties par l’Etat peuvent constituer la garantie prise en pension dans le cadre du placement des disponibilités de la CADES.
Les titres pris en pension sont présentés dans la rubrique créances sur établissements de crédit.
Ces opérations sont gérées par l’Agence France Trésor dans le cadre du pilotage de la trésorerie euro de l’établissement via le compte unique du Trésor.
8. Immobilisations corporelles et incorporelles
Les immobilisations sont inscrites en comptabilité selon la méthode des coûts historiques. Elles sont amorties sur leur durée d’utilisation économique.
Les immobilisations corporelles sont principalement constituées de matériels de bureau et de matériels informatiques.
Les immobilisations incorporelles comprennent les logiciels.
9. Emprunts obligataires
Les emprunts obligataires émis par la CADES figurent au passif du bilan pour leur montant nominal (s’ils sont remboursés au pair), augmenté des dettes rattachées. Les emprunts obligataires en devises sont convertis en euros au cours en vigueur à la date d’arrêté.
Les emprunts obligataires indexés sur l’inflation (indice des prix à la consommation (IPC) hors tabac pour l’ensemble des ménages résidant en France métropolitaine) sont réévalués en fonction de l’index d’inflation à la date d’arrêté, amenant à la comptabilisation d’une prime de remboursement au passif de la CADES.
Les références d’inflation sont les suivantes :
Les primes d’émission positives constituent des charges à répartir, enregistrées comme telles dans les comptes de régularisation, à l’actif du bilan. Elles sont amorties sur la durée des emprunts, par imputation aux comptes de charges d’exploitation bancaire.
Les primes d’émission négatives sont présentées au sein des produits constatés d’avance. Elles sont amorties sur la durée des emprunts, par imputation aux comptes de produits d’exploitation bancaire.
Les frais d’émission des emprunts obligataires sont enregistrés en totalité au compte de résultat dès l’émission de la dette, en « commissions ».
10. Contrats d’échange de taux ou de devises
Les engagements relatifs aux opérations de couverture sur des instruments financiers à terme de taux ou de change sont enregistrés dans les comptes de hors bilan pour la valeur nominale des contrats. Les principes comptables appliqués diffèrent selon la nature des instruments et les intentions des opérateurs à l'origine.
Les opérations réalisées portent principalement sur des contrats d'échange de taux d'intérêt et de devises conclus à titre de couverture. Les contrats d’échange de taux sont conclus en conformité avec la politique de gestion du risque définie par le conseil d’administration. Les contrats d’échange de devises entrent exclusivement dans le cadre de la couverture du risque de change de la CADES.
Les produits et charges relatifs aux instruments financiers à terme ayant pour objet la couverture et la gestion du risque de taux global sont inscrits prorata-temporis au compte de résultat.
Les gains ou les pertes réalisés sur opérations de couverture affectée, sont constatés sous les rubriques « autres intérêts et produits ou charges assimilés » du compte de résultat, symétriquement à la comptabilisation des produits et charges de l'élément couvert.
Dans le cas de soultes provenant de swaps qui couvrent une dette à l’émission, la partie économique venant couvrir les frais d’émission du titre sous-jacent est rapportée en totalité au résultat au moment de la constatation de la soulte. Ce traitement permet de donner une image exacte de la situation patrimoniale des émissions transformées par un contrat d’échange comportant ces soultes et a pour conséquence un lissage prorata temporis de l’équivalent des frais d’émission.
11. Provisions
La CADES ne constate pas de provision à caractère général. Le cas échéant, elle constate des provisions affectées à des risques déterminés, en conformité avec les principes comptables en vigueur.
12. Fiscalité
La CADES n’est assujettie ni aux impôts commerciaux (impôts sur les sociétés, taxe sur la valeur ajoutée, taxe professionnelle) ni à la taxe d’apprentissage. Le seul impôt auquel elle est soumise est la taxe sur les salaires.
En outre, les plus-values de cessions des immeubles transférés des caisses de Sécurité sociale n’ont donné lieu à aucune imposition au titre de l’impôt sur les sociétés.
13. Gestion du risque de contrepartie
La CADES est susceptible d’être exposée au risque de contrepartie sur un seul type d’opérations : les opérations sur instruments de marchés à terme.
Dans ce cas précis, elle a signé avec toutes ses contreparties des conventions de marché à terme AFB ou FBF prévoyant des appels de marge quotidiens ou hebdomadaires selon la contrepartie et l’accord en place.
Afin de gérer son risque de taux et de neutraliser le risque de change et/ou de structure, la CADES négocie des instruments sur les marchés à terme (swaps de taux, swaps de devises, asset swaps).
Du fait d’appels de marge quotidiens ou hebdomadaires, le risque résiduel en cas de défaillance d’une contrepartie est extrêmement réduit sur ce type d’instruments.
14. Conflit en Ukraine
Dans le contexte actuel lié à la situation en Ukraine et aux conséquences induites par les sanctions prises à l’égard de la Russie, la CADES veille sur les possibles répercussions sur ses activités et ses risques.
Les dépositaires centraux désignés sous ses différents programmes sont en charge d’appliquer les sanctions à l’égard de la Russie.
Au 31 décembre 2022, le bilan s’établit à 10 622,61 millions d’euros pour un endettement global de 146 776,03 millions d’euros. La situation nette ressort à – 136 229,91 millions d’euros.
L’ACTIF
Note 1 : les opérations de trésorerie et interbancaires
NB : Au 31 décembre 2022, le solde du compte d’opération de la CADES à la Banque de France est transféré sur le compte de dépôt de fonds en euros pour être exclu de l’opération de nivellement du compte unique de l’Etat à la Banque de France. Le compte « Banques centrales » représente les disponibilités de compte au 31 décembre 2022.
Note 2 : les immobilisations incorporelles et corporelles
Les comptes d’immobilisations incorporelles et corporelles traduisent, après amortissement, la valorisation des logiciels et matériels acquis par la CADES.
Note 3 : les autres actifs
Les autres actifs correspondent :
- aux dépôts de garantie versés pour 1 137,19 millions d’euros ;
- aux créances sur cotisations de CRDS, CSG et des prélèvements sociaux non versées à recouvrer par l’ACOSS pour 215,87 millions d’euros. La créance brute de 780,61 millions d’euros est diminuée d’une provision pour dépréciation de 564,74 millions d’euros.
La forte baisse de la créance brute sur l’année 2022 s’explique en partie par le remboursement des reports d’échéances du paiement des cotisations salariales de CSG et de CRDS octroyés lors de la crise COVID et par un bon taux de recouvrement spontané.
Les mouvements sur les provisions liés aux restes à recouvrer de CRDS, de CSG, des prélèvements sociaux et les dotations aux provisions relatives aux dossiers contentieux en cours sont décrits dans le tableau ci-dessous :
Sur la base du contexte économique de l’année, les provisions des créances CRDS et CSG non encore recouvrées régresse par rapport à l’année précédente.
Note 4 : les comptes de régularisation actif
Les comptes de régularisation « actif » recensent les opérations influençant le résultat indépendamment de leur dénouement en trésorerie. Il s’agit en particulier :
des produits à recevoir liés à la CRDS et à la CSG (1 418,24 millions d’euros), aux instruments financiers de taux (13,64 millions d’euros), aux instruments financiers de devises (195,21 millions d’euros) ;
des primes d’émission des emprunts obligataires et des EMTN à répartir pour 328,02 millions d’euros ;
des charges constatées d’avance (3,58 millions d’euros) concernant notamment les intérêts précomptés sur l’émission des titres de créances négociables ;
des comptes d’ajustement en devises pour 3 273,17 millions d’euros (comptes techniques permettant le passage au résultat de la réévaluation des comptes de hors bilan).
LE PASSIF
Le passif distingue la situation nette de la CADES des autres éléments de passif.
La situation nette, composée du report à nouveau (‑ 155 371,97 millions d’euros), du résultat de l’année (18 960,84 millions d’euros) et de la dotation en immeubles (181,22 millions d’euros) s’élève à : ‑ 136 229,91 millions d’euros.
Le report à nouveau se détaille de la façon suivante :
L’endettement, qui s’élève globalement à 146 776,03 millions d’euros, est composé essentiellement de dettes envers des établissements de crédit (848,23 millions d’euros), de dettes représentées par un titre (143 561,86 millions d’euros), de dépôts de garantie reçus et autres (1 411,51 millions d’euros), des comptes de régularisation (954,43 millions d’euros).
Note 5 : les opérations de trésorerie et interbancaires
Note 6 : les dettes représentées par un titre
Un emprunt émis en euros pour un montant de 200 millions et abondé de 100 millions à échéance du 20 décembre 2025, a pour particularité un remboursement anticipé possible au gré des investisseurs à partir de 2021.
Composition de l’endettement sur titre :
L’endettement sur titre d’un montant de 143 591,86 millions d’euros comprend les titres de créances négociables pour 1 906,03 millions d’euros et les emprunts obligataires et titres assimilés pour 141 655,83 millions d’euros.
Les émissions d’emprunts obligataires et de titres assimilés sont exécutées dans le cadre d’un programme d’emprunt approuvé par le Ministre de l’Economie le 15 décembre 2017 et peuvent être effectuées hors programmes (« stand alone ») et sous les programmes suivants :
- un programme d’émission de droit français dont l’encours maximum possible est de 130 milliards d’euros ;
- un programme d’émission de droit anglais dont l’encours maximum possible est de 65 milliards d’euros ;
- un programme de papier commercial de droit new-yorkais dont l’encours maximum possible est de 60 milliards d’euros ;
- un programme de titres négociables à moyen terme (NEU MTN) de droit français dont l’encours maximum possible est de 10 milliards d’euros ;
- un programme de titres négociables à court terme (NEU CP) de droit français dont l’encours maximum possible est de 20 milliards d’euros ;
- un programme d’émission de droit australien dont l’encours maximum possible est de 6 milliards de dollars australiens.
Au total, l’endettement sur titre à moins d’un an ressort à 22 427,57 millions d’euros et celui à plus de 5 ans à 54 262,71 millions d’euros au 31 décembre 2022, contre respectivement 21 846,13 millions d’euros et 31 063,39 millions d’euros au 31 décembre 2021. L’endettement à échéance entre 1 an et 5 ans est passé de 70 446,18 millions d’euros au 31 décembre 2021 à 66 871,58 millions d’euros au 31 décembre 2022. Le tableau qui suit détaille les emprunts (en millions) par programme :
1)Ces opérations indexées sont parfaitement swappées et remises aux conditions de marché à taux variable ou taux fixe.
2)Cet emprunt est annulable par les investisseurs à partir de 2021.
Note 6 bis : opérations en euros et en devises avant et après opérations de couverture
Cette note présente l’incidence des opérations de couverture sur la dette initiale ainsi que la structure des taux avant et après couverture. Elle donne une information constituée à la fois d’éléments comptables et financiers relatifs à la valeur et à la couverture des produits à l’échéance.
Le tableau ci-dessus retrace la dette nominale initiale en fonction de sa devise d’émission. Toutes les opérations en devises étant couvertes, la CADES est synthétiquement endettée uniquement en euros. Ces couvertures neutralisent l’impact des variations des taux de change sur la dette de la CADES.
Le tableau suivant indique la structure des taux d’emprunt de la CADES. Les opérations de couverture modifient cette répartition initiale de sorte qu’au final, la CADES se retrouve endettée en taux fixe à hauteur de 76,02 %, à hauteur de 21,29 % à taux variable et 2,69 % à taux indexé sur l’inflation.
Note 7 : les autres passifs
Les autres passifs correspondent principalement :
- aux dépôts de garantie reçus dans le cadre des contrats de marché à terme mis en place afin de couvrir le risque de contrepartie, pour un montant de 1 411,51 millions d’euros au 31 décembre 2022 ;
Note 8 : les comptes de régularisation passif
Les comptes de régularisation passif recensent les opérations influençant le résultat indépendamment de leur dénouement en trésorerie.
Il s’agit notamment :
-des charges à payer sur les swaps de taux (26,53 millions d’euros) et sur la CRDS et la CSG (0,55 millions d’euros) ;
-des soultes à étaler sur swaps de devises (60,14 millions d’euros) ;
- des produits constatés d’avance sur les primes d’émission sur emprunts obligataires (347,60 millions d’euros) ;
- des comptes d’ajustement en devises pour 427,06 millions d’euros (comptes techniques permettant le passage au résultat de la réévaluation des comptes de hors bilan).
Note 8 bis : les comptes de provision
Le poste provisions pour risques et charges est constitué de provisions relatives :
-aux indemnités de licenciement ;
-à la rémunération des jours épargnés par les agents de la CADES ;
-aux conséquences de l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne du 26 février 2015 concernant le remboursement de CRDS, CSG et prélèvement social indûment perçus par la CADES (cf. note 14) ;
-aux provisions pour risques et charges de CSG et de CRDS.
Il distingue le produit net bancaire des autres produits et charges d’exploitation pour faire apparaître le résultat de l’exercice.
La mission de la CADES est d’amortir la dette qui lui a été transférée. Le résultat mesure la capacité de la CADES à diminuer son endettement propre.
Le Produit net bancaire
Il s’agit du résultat de l’exploitation bancaire, qui rapproche le coût de l’endettement, les produits de trésorerie et le solde des opérations financières.
Note 9 : les produits de trésorerie
Les produits de trésorerie s’élèvent à 787,78 millions d’euros et correspondent essentiellement :
- au solde en bénéfice des opérations de couverture (540,31 millions d’euros) ;
- aux intérêts et produits assimilés sur opérations avec les établissements de crédit (87,96 millions d’euros) ;
- à l’amortissement des primes d’émission des emprunts émis (159,51 millions d’euros).
Note 10 : le coût de l’endettement
Le coût de l’endettement qui s’élève à 2 039,57 millions d’euros est en augmentation de 7,8 % par rapport au 31 décembre 2021, il se décompose en :
- 1 948,63 millions d’euros de charges sur dettes ;
- 45,04 millions d’euros d’intérêts sur opérations avec les établissements de crédit (intérêts sur placements privés et appels de marges) ;
- 45,90 millions d’euros de commissions.
L’augmentation contenue des intérêts et charges assimilées par rapport au 31 décembre 2021 est liée aux conditions favorables des marchés.
Note 11 : gain ou perte sur portefeuille de transaction
Les autres produits et charges d’exploitation
Les autres produits et charges d’exploitation recensent principalement d’une part, les produits et charges spécifiques institués par l’Ordonnance n° 96‑50 du 24 janvier 1996 (CRDS, CSG, prélèvements sociaux sur les produits du patrimoine et les revenus de placement, versements du Fonds de réserve pour les retraites, vente de patrimoine immobilier et versements à l’Etat et à divers organismes de Sécurité sociale) et d’autre part, les charges générales d’exploitation et les dotations aux amortissements et aux dépréciations sur les immobilisations.
Cette note précise les recettes de CRDS affectées à la CADES par l’article 6 de l’Ordonnance n° 96‑50 du 24 janvier 1996, après déduction des frais d’assiette et de recouvrement ainsi que des pertes sur la créance de CRDS (admissions en non-valeur, remises gracieuses, annulations et abandons de créance) :
Le montant de la CRDS, nette des frais de recouvrement, s’élève à 8 456,36 millions d’euros.
La CRDS sur les salaires et traitements (circuit de l’ACOSS essentiellement) correspond à 87,70 % du montant global. La CRDS prélevée principalement sur le capital (revenus du patrimoine et produits de placements), recouvrée par le réseau de la Direction générale des finances publiques, représente 10,06 %. La CRDS sur le gain des jeux et la vente des métaux précieux est de 2,24 %.
Note 12-bis
Le tableau qui suit retrace la ventilation des produits et des charges liés à la CRDS au 31 décembre 2022.
La contribution sociale généralisée (CSG) est une ressource affectée à la CADES à hauteur de 0,60 % depuis le 1er janvier 2016 pour la CSG sur les revenus d’activité et de remplacement, sur les revenus du patrimoine et les produits de placement assujettis et à hauteur de 0,22 % pour la CSG sur les gains aux jeux.
Elle est assise sur une base proche de celle de la CRDS (hors vente de bijoux et de métaux précieux).
Le montant de la CSG, nette des frais de recouvrement, s’élève à 9 621,55 millions d’euros.
La CSG sur les salaires et traitements (circuit de l’ACOSS essentiellement) représente 89,25 % du montant global. Le reste de la CSG est prélevé sur les produits de placements, sur les gains aux jeux et les revenus du patrimoine (10,75 %).
Note 12-1 bis
Le tableau suivant retrace la ventilation des produits et des charges liés à la CSG au 31 décembre 2022.
Note 12-2 : les prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine et les produits de placement
Les prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine et les produits de placement étaient une ressource affectée à la CADES depuis le 1er janvier 2011, par la Loi n° 2010‑1594 du 20 décembre 2010 (articles 245‑14 et 245‑15 du Code de la Sécurité sociale). A compter du 1er janvier 2016, la CADES ne reçoit plus la fraction de 1,3 % de ces prélèvements mais un complément de 0,12 % de CSG.
Le tableau suivant retrace essentiellement les régularisations sur l’exercice 2022 des versements constatés en 2015.
Note 12-2 bis
Le tableau suivant retrace la ventilation des régularisations sur les produits et les charges liés aux prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine et les produits de placement constatés au cours de l’année 2022.
Le Fonds de réserve pour les retraites a versé 2,10 milliards d’euros le 27 juin 2022.
Note 13 : les charges générales d’exploitation
Les charges générales d’exploitation correspondent à l’exécution du budget administratif hors acquisition et amortissement des immobilisations (cf. note 2).
Agents non titulaires de droit public :
- 1 responsable principal des opérations de marché (cadre A),
- 1 responsable adjoint des opérations de marché (cadre A),
- 1 stratégiste en adossement actif-passif (cadre A),
- 1 responsable principal des opérations de post-marché (cadre A),
- 1 responsable adjoint des opérations de post-marché (cadre A).
Agents titulaires de l’Etat :
-1 secrétaire générale (cadre A).
Les agents non titulaires de droit public sont mis à disposition de l’AFT depuis le 1er septembre 2017. A ce titre, les salaires, charges patronales et taxes sur les salaires sont pris en charge par la CADES puis remboursés annuellement par la Direction générale du Trésor (DGT). Conformément à la convention cadre de mise à disposition signée le 1er septembre 2017 par la CADES et la DGT, le montant des salaires est ensuite refacturé à la CADES.
Les frais administratifs de la CADES s’élèvent à 1,56 million d’euros pour 2022 et comprennent notamment des dépenses de fonctionnement directement prises en charge par le Ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance au titre des activités de l’AFT réalisées pour le compte de la CADES, conformément à la convention financière du 22 novembre 2018, ainsi que les honoraires des commissaires aux comptes au titre de la certification des comptes pour l’audit de l’exercice 2022 pour 59 150 € hors taxes.
Note 14 : les autres charges d’exploitation non bancaire
Par arrêt du 26 février 2015, la Cour de justice européenne a confirmé le non assujettissement des revenus immobiliers perçus en France par des non‑résidents fiscaux, et leur a ouvert le droit au remboursement intégral des montants indûment prélevés depuis 2012 au titre de la CSG, CRDS et du Prélèvement social.
Note 14bis : les autres produits d’exploitation
Note 15 : Charges et produits exceptionnels
Le hors bilan présente les engagements selon leur sens « donnés » ou « reçus » (engagements de financement, de garantie, sur titres). Cependant, certains engagements ne sont pas pris en compte. Il en va ainsi des engagements relatifs aux opérations en devises et sur instruments financiers à terme. Les informations relatives à ces engagements sont retracées dans les notes 16 à 17.
Note 16 : les opérations en devises
Le change à terme contre euros correspond aux achats à terme mis en place pour la couverture des papiers commerciaux en devises. Au 31 décembre 2022, l’encours s’élève à 1 640,74 millions d’euros.
L’augmentation de l’encours de swaps de devises contre euros est liée à l’augmentation de l’encours des émissions libellées en devises.
Note 17 : les marchés à terme d’instruments financiers
Au 31 décembre 2022, les instruments de taux d’intérêts se composent de 6 014,79 millions d’euros de swaps de micro-couverture.
Note 18 : les autres engagements hors bilan
Les engagements reçus se composent de :
- quatre accords de mobilisation de ligne de trésorerie permettant à la CADES l’approvisionnement direct de son compte de dépôt de fonds en euros ouvert sur les livres de la Banque de France, pour un montant total de 1 milliards d’euros, accords annulables par les contreparties avec un préavis de 30 et de 60 jours selon la contrepartie ;
- des versements du Fonds de réserve pour les retraites pour un montant total de 17,25 milliards d’euros correspondant aux versements annuels de 2,10 milliards d’euros de 2023 et 2024, (Loi n° 2010‑1594 du 20 décembre 2010 de financement de la Sécurité sociale pour 2011) et de 1,45 milliards de 2025 à 2033 (Loi n° 2020-992 du 7 août 2020 relative à la dette sociale et à l’autonomie).
Les engagements donnés correspondent au montant du transfert de dette sociale et à l’autonomie prévu par la Loi ordinaire n° 2020-992 du 7 août 2020 relative à la dette sociale et à l’autonomie qui modifie l’Ordonnance n° 96-50, prévoit le transfert de 136 milliards d’euros de dette sociale à la CADES, à partir de l’année 2020 et d’ici le 1er janvier 2024. Au 31 décembre 2022, l’engagement restant de 36 milliards correspond à :
- 3 milliards d’euros pour la reprise d’un tiers de la dette des hôpitaux, annoncée fin 2019 dans le cadre du plan d’urgence pour l’hôpital ;
- 33 milliards d’euros au titre des déficits sociaux prévisionnels 2020-2023 liés à la crise actuelle et des futurs investissements dans les établissements publics de santé qui ont été décidées dans le cadre du Ségur de la santé.
Le montant total des versements à réaliser au titre des reprises de déficits par la CADES ne pourra excéder 40 milliards d’euros par an. Les dates et montants de ces versements seront fixés par décret.
Note 19 : éléments de synthèse
La CADES présente ci-après une information en valeur de marché, comparant l’endettement en valeur de remboursement à l’arrêté comptable au 31 décembre 2022 et l’endettement en valeur de marché.
L’endettement en valeur de remboursement à l’arrêté comptable est égal à la somme des agrégats suivants :
a.nominal des emprunts à taux fixe, révisable ou variable en euros ;
b.nominal de la jambe en euros, à taux fixe, révisable ou variable des swaps de base transformant parfaitement les emprunts en devises en emprunts en euros ;
c.nominal couru des obligations indexées sur l’inflation au 31 décembre 2022.
d.les intérêts courus non échus sont exclus de l’endettement en valeur de remboursement.
L’endettement en valeur de remboursement à l’échéance est égal à la somme des agrégats suivants :
a.nominal des emprunts à taux fixe, révisable ou variable en euros.
b.nominal de la jambe en euros, à taux fixe, révisable ou variable des swaps de base transformant parfaitement les emprunts en devises en emprunts en euros.
c.nominal projeté à terminaison des obligations indexées sur l’inflation.
d.valeur de marché des swaps de macro-couverture.
L'endettement en valeur de marché est égal à la somme des agrégats suivants :
a.valeur des emprunts obligataires à taux fixe et indexés sur l'inflation déterminée à partir d'un cours moyen constaté sur le marché au 31 décembre 2022.
b.valeur des titres émis non cotés obtenue par l'utilisation d'une courbe zéro coupon CADES au 31 décembre 2022. Les options incluses dans certains de ces titres sont valorisées selon un modèle interne s’appuyant sur un logiciel de valorisation standard développé et commercialisé par un fournisseur externe.
c.valeur des dérivés utilisés pour la transformation d'une partie de l'endettement en micro-couverture. Les options incluses dans certains de ces instruments sont valorisées selon le même modèle interne.
d.valeur des dérivés de macro-couverture.
e.valeur actualisée au 31 décembre 2022 du collatéral, des pensions livrées et des soldes bancaires.
Comparée à l’exercice précédent, la structure de la dette en valeur comptable au 31 décembre 2022 fait apparaître une hausse de la proportion de l’endettement à long terme et une baisse de celle à moyen terme :
La structure des émissions au 31 décembre 2022 reflète une hausse de la proportion de l’endettement en euros par rapport à la structure au 31 décembre 2021 :
Le tableau ci-dessous de la structure de la dette en valeur comptable après couverture montre une hausse de la proportion de l’endettement à taux fixe, quand la proportion de l’endettement indexé et à taux révisable diminue :
Eléments explicatifs sur les écarts de l’endettement en valeur de remboursement :
L'écart entre l'endettement en valeur de marché et l'endettement comptable est lié aux éléments suivants :
-la valeur de marché des emprunts à taux fixe a diminué en raison de la hausse des taux ;
-en valeur de marché, il est tenu compte des coupons futurs actualisés alors que la valeur de remboursement est pied de coupon ;
-le résultat des swaps de macro-couverture impacte la valeur de marché quel que soit son sens.
Les éléments présentés dans cet exercice à titre d’information recouvrent un périmètre significatif de l’activité principale de la CADES, qui est de rembourser au mieux sa dette contractée sur les marchés financiers.
Le décret n° 2023-12 du 11 janvier 2023 a fixé les reprises de dettes pour l’exercice 2023. Celles-ci s’élèvent à 27,23 milliards d’euros et se répartissent de la manière suivante :
- 3 milliards d’euros de dette des hôpitaux,
- 24,23 milliards d’euros de déficits prévisionnels.
Ordonnance n°96-50 du 24 janvier 1996 modifiée relative au remboursement de la dette sociale
Décret n°96-353 du 24 avril 1996 modifié relatif à la caisse d’amortissement de la dette sociale
Décret n°2012-1246 du 7 novembre 2012 relatif à la gestion budgétaire et comptable publique (GBCP)
Décret n°2015-1764 du 24 décembre 2015 relatif aux modalités d’application à la Caisse de la dette publique et à la Caisse d’amortissement de la dette sociale des règles de la gestion budgétaire et comptable publique
Arrêté du 3 novembre 2014 relatif au contrôle interne des entreprises du secteur de la banque, des services de paiement et des services d'investissement soumis au contrôle de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution
De nombreux textes sont venus modifier les missions de la CADES depuis l’origine soit dans des lois de finances soit dans des lois de financement de la sécurité sociale.
Loi de financement de la sécurité sociale n°97-1164 du 19 décembre 1997 pour 1998 : au 1er janvier 1998, la mission de la CADES a été étendue au refinancement de la dette cumulée par l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS) depuis le 1er janvier 1996 (11,4 milliards d’euros de dette cumulée au titre des exercices 1996 et 1997 s’ajoutant aux 2,6 milliards d’euros déjà financés par la CADES en 1996) et au préfinancement du déficit prévisionnel de l’exercice 1998, soit un montant total de 13,2 milliards d’euros. En conséquence, la durée de vie de la CADES a été rallongée de 5 ans et la perception de la CRDS, dont le taux et l’assiette sont inchangés, prolongée de janvier 2009 au 31 janvier 2014.
Loi de finances n°2000-1352 du 30 décembre 2000 pour 2001 : à compter du 1er janvier 2001, le versement annuel à l’Etat a été réduit à 1,85 milliard d’euros afin de compenser partiellement les mesures d’exonération de CRDS sur les indemnités des chômeurs non imposables (article 89 de la loi de finances pour 2001) ; l’exonération des retraités non imposables n’a pas été compensée. La mesure prévoyant une exonération en dessous de 1,4 fois le SMIC a été annulée par le Conseil Constitutionnel.
Loi de finances n° 2011-1275 du 29 décembre 2001 pour 2002 : elle a prévu dans son article 38 de remplacer les 7 derniers versements (de 1,85 milliard d’euros) de la caisse à l’Etat (soit 12,966 milliards d’euros) par 4 versements de 3 milliards d’euros. La fin du versement à l’Etat a été ainsi ramenée au 31 décembre 2005.
Loi de financement de la sécurité sociale n°2002-1487 du 20 décembre 2002 pour 2003 : en application de l’article 14, la CADES a versé le 1er avril 2003, au titre de l’apurement partiel de la créance enregistrée en 2000 par les organismes de sécurité sociale au titre des exonérations de cotisation entrant dans le champ du Fonds de financement de la réforme des cotisations patronales de sécurité sociale (FOREC), la somme de 1 283 millions d’euros à l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale au profit de la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés, de la Caisse nationale des allocations familiales et de la Caisse nationale de l’assurance vieillesse des travailleurs salariés, la somme de 171 millions d’euros à la Caisse centrale de mutualité sociale agricole, la somme de 10,5 millions d’euros à la Caisse de retraite et de prévoyance des clercs et employés de notaires, la somme de 2,1 millions d’euros à la Caisse autonome nationale de sécurité sociale dans les mines et la somme de 1,8 millions d’euros à l’établissement national des invalides de la marine.
Loi de financement de la sécurité sociale n°2003-1199 du 30 décembre 2003 pour 2004 : elle a prévu que la CADES verse le solde de l’apurement de la créance enregistrée en 2000 par les organismes de sécurité sociale au titre des exonérations de cotisation entrant dans le champ du Fonds de financement de la réforme des cotisations patronales de sécurité sociale (FOREC), soit la somme de 1 097 millions d’euros à l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale au profit de la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés, de la Caisse nationale des allocations familiales et de la Caisse nationale de l’assurance vieillesse des travailleurs salariés. Cette somme a été versée le 1er avril 2004.
Loi n° 2004-810 du 13 août 2004 relative à l’assurance maladie : en application de l’article 76, la couverture des déficits cumulés de la branche maladie arrêtés au 31 décembre 2003 et celle du déficit prévisionnel au titre de 2004 sont assurées par des transferts de la CADES à l’ACOSS à hauteur de 10 milliards d’euros le 1er septembre 2004 et dans la limite de 25 milliards d’euros au plus tard le 31 décembre 2004. En outre, la couverture des déficits prévisionnels de la même branche au titre des exercices 2005 et 2006 est assurée par des transferts de la CADES à l’ACOSS, dans la limite de 15 milliards d’euros.
Loi organique sur la sécurité sociale n° 2005-881 du 2 août 2005 : l’article 20 dispose que tout nouveau transfert de dette à la Caisse d’amortissement de la dette sociale est accompagné de recettes nouvelles permettant de ne pas accroître la durée d’amortissement de la dette sociale. Cet article a été déclaré de nature organique par le Conseil Constitutionnel (décision du 29 juillet 2005).
NB : L’article 20 de la loi n° 2005-881, n’a vu sa première mise en œuvre effective qu’en 2009 lors de la reprise de dettes de 27 milliards d’euros. Cet article précisé dans la loi organique n°2010-1380 du 13 novembre 2010, validée par la décision n°2010-616 DC du 10 novembre 2010 du Conseil Constitutionnel consacre le fait que la CADES bénéficie de ressources affectées, protégées et sanctuarisées. Saisi par la CADES sur le cadre constitutionnel des règles la régissant, le président du Conseil Constitutionnel, dans sa réponse du 2 mars 2012, a confirmé la conformité de l’interprétation de la CADES : « Le Conseil Constitutionnel a eu à se prononcer à plusieurs reprises sur cette question, notamment dans ses décisions n°2005-519DC du 29 juillet 2005 et n°2010-616DC du 10 novembre 2010. Il a alors constamment jugé que la loi de financement de la sécurité sociale est dans l’obligation de prévoir l’ensemble des ressources affectées au remboursement de la dette sociale jusqu’au terme prévu par celle-ci. Ainsi le Conseil est à même de vérifier que ces ressources sont suffisantes pour que ce terme ne soit pas dépassé. »
Loi n°2005-842 du 26 juillet 2005 pour la confiance et la modernisation de l’économie : l’impact de cette loi sur le prélèvement social sur les contrats d’assurance-vie devait se traduire au moins à court terme par une baisse de recettes dans les comptes de la CADES sous le double effet du report du prélèvement social au dénouement du contrat et d’un accroissement des contrats exonérés du fait du décès du souscripteur.
Décret 2005-1255 du 5 octobre 2005, fixant les modalités de la reprise par la CADES du déficit prévisionnel de la branche maladie du régime général pour l’exercice 2005.
Loi de financement de la sécurité sociale n°2005-1579 du 19 décembre 2005 pour 2006 : institution d’un objectif annuel d’amortissement pour la CADES (approbation de l’amortissement pour 2004 : 3,3 milliards d’euros ; objectif rectifié pour 2005 : 2,4 milliards d’euros) et du prélèvement social sur les plans épargne logement d’ancienneté supérieure à 10 ans.
Loi de finances n° 2005-1719 pour 2006 du 30 décembre 2005 : modification de l’ordonnance de 1996 autorisant le ministre des finances, après prise d’un décret en définissant les conditions techniques d’application, à procéder à des émissions pour le compte de la CADES.
Décret 2006-1214 du 4 octobre 2006, fixant les modalités de la reprise par la CADES du déficit prévisionnel de la branche maladie du régime général pour l’exercice 2006.
Loi de financement de la sécurité sociale n°2006-1640 pour 2007, du 21 décembre 2006 : approbation de l’amortissement pour 2005 : 2,6 milliards d’euros ; objectif rectifié pour 2006 : 2,8 milliards d’euros ; objectif d’amortissement pour 2007 : 2,5 milliards d’euros). En outre, dans le PLFSS 2007 figurent pour la première fois les projets de programmes de qualité et d’efficience.
Décret 2007-1750 du 12 décembre 2007, fixant les modalités de régularisation des reprises par la Caisse d’amortissement de la dette sociale des déficits de la branche maladie du régime général pour les exercices 1999 à 2006.
Loi de financement de la sécurité sociale n°2007-1786 du 19 décembre 2007 pour 2008 : approbation de l’amortissement pour 2006 : 2,8 milliards d’euros ; objectif rectifié pour 2007 : 2,6 milliards d’euros ; objectif d’amortissement pour 2008 : 2,8 milliards d’euros.
Loi de financement de la sécurité sociale n° 2008-1330 du 17 décembre 2008 pour 2009: En application de l’article 10, la couverture des déficits cumulés de la branche maladie pour 2007 et 2008 à hauteur de 8,8 milliards d’euros, de la branche vieillesse pour 2005 à 2008 pour 14,1 milliards d’euros et du Fonds de Solidarité Vieillesse dans la limite de 4 milliards d’euros, seront assurées par des transferts de la CADES à l’ACOSS dans la limite de 27 milliards d’euros en trois versements successifs selon les modalités décrites dans le décret 2008-1375 du 19 décembre 2008. En outre, conformément à la loi organique du 2 août 2005, une ressource supplémentaire de 0,2 point de CSG (Contribution sociale généralisée) a été attribuée à la CADES.
Approbation de l’amortissement pour 2007 : 2,6 milliards d’euros ; objectif rectifié pour 2008 : 2,8 milliards d’euros ; objectif d’amortissement pour 2009 : 4 milliards d’euros.
Décret 2008-1375 du 19 décembre 2008, fixant les modalités de la reprise par la CADES des déficits cumulés prévisionnels des branches maladie et vieillesse du régime général ainsi que du fonds de solidarité vieillesse.
Décret 2009-927 du 28 juillet 2009, fixant les montants définitifs de la reprise par la CADES des déficits cumulés des branches maladie et vieillesse du régime général ainsi que du fonds de solidarité vieillesse prévus par l’article 10 de la loi n°2008-1330 du 17 décembre 2008 de financement de la sécurité sociale pour 2009.
Loi de financement de la sécurité sociale n°2009-1646 du 24 décembre 2009 pour 2010: Approbation de l’amortissement pour 2008 : 2,9 milliards d’euros ; objectif rectifié pour 2009 : 5,1 milliards d’euros ; objectif d’amortissement pour 2010 : 5 milliards d’euros.
Loi organique n°2010-1380 du 13 novembre 2010 relative à la gestion de la dette sociale :
Article 1er : autorisation, à titre dérogatoire, dans la LFSS pour 2011, à prévoir des transferts de dette susceptibles d’allonger jusqu’à quatre années supplémentaires la durée de remboursement de la dette par la CADES.
Article 3 : Modification de la composition du conseil d’administration par l’intégration des représentants de présidents de caisses nationales de sécurité sociale (Le Conseil constitutionnel a jugé que cette disposition n’est pas de nature organique. En effet, elle ne se rattache pas au champ défini à l’article 34 de la Constitution et faisant l’objet des articles L.O. 111-3 et suivants du code de la sécurité sociale. Dès lors, cet article 3 a été « déclassé » au niveau législatif ordinaire)
Décision n° 2010-616 DC du 10 novembre 2010 : le Conseil Constitutionnel a validé l’article 1 de la Loi organique n°2010-1380 et a relevé « qu’il ressort des termes mêmes de l’article 1er de la loi organique que la loi de financement de la sécurité sociale doit prévoir l’ensemble des ressources affectées au remboursement de la dette sociale jusqu’au terme prévu pour celui-ci » et que son propre rôle sera élargi puisque, par l’effet de ces dispositions, il « sera ainsi mis à même de vérifier que ces ressources sont suffisantes pour que ce terme ne soit pas dépassé », qu’il s’agisse du terme qui sera retenu dans la LFSS pour 2011 − celle-ci devra ainsi comporter des recettes pérennes et certaines, afin que leur actualisation assure que la durée d’amortissement de la dette sociale ne soit pas reportée au-delà de 2025 − ou du terme qui sera éventuellement retenu dans les LFSS suivantes. Pour exercer son contrôle, le Conseil constitutionnel pourra se reporter à une annexe à la LFSS pour 2011 dont le 2° de l’article 1er de la loi organique prévoit expressément qu’elle devra justifier le respect de la condition d’un « transfert de dette conduisant à un accroissement de la durée d’amortissement de la dette sociale » qui ne dépasse pas « quatre années »
Loi de financement de la sécurité sociale n°2010-1594 du 20 décembre 2010 pour 2011:
En application de l’article 9, la couverture des déficits cumulés de la branche maladie pour 2009 à 2011, de la branche vieillesse pour 2009 et 2010 et de la branche famille pour 2009 à 2011 sera assurée par des transferts de la CADES à l’ACOSS dans la limite de 68 milliards d’euros en versements successifs selon les modalités décrites dans le décret n° 2011-20 du 5 janvier 2011. Sera également assurée par des transferts de la CADES à l’ACOSS dans la limite de 62 milliards d’euros, la couverture des déficits des exercices 2011 à 2018 de la branche vieillesse. En outre, conformément à la loi organique du 2 août 2005, des ressources supplémentaires ont été attribuées à la CADES. Il s’agit de :
- 0,28 point de CSG portant ainsi la CSG attribuée à la CADES à 0,48 point
- 1,3% du prélèvement social sur les revenus du capital
- un versement annuel par le Fonds de Réserves des Retraites de 2,1 milliards d’euros de 2011 à 2024
Approbation de l’amortissement pour 2009 : 5,3 milliards d’euros ; objectif rectifié pour 2010 : 5,1 milliards d’euros ; objectif d’amortissement pour 2011 : 11,4 milliards d’euros.
Loi de financement de la sécurité sociale n°2011-1906 du 21 décembre 2011 pour 2012:
Reprise des déficits de la CCMSA (Caisse centrale de la mutualité sociale agricole) pour un montant de 2 466 641 896,19 €. En outre, conformément à la loi organique du 2 août 2005, des ressources supplémentaires pérennes ont été attribuées à la CADES pour un montant annuel de 220 M d’euros issues d’une part de la modification du régime d’imposition des plus-values immobilières (147 M d’euros) et d’autre part, de la modification de l’abattement pour frais professionnels de CSG et CRDS de 3% à 1,75% (73 M d’euros)
Approbation de l’amortissement pour 2010 : 5,1 milliards d’euros ; objectif rectifié pour 2011 : 11,4 milliards d’euros ; objectif d’amortissement pour 2012 : 11,1 milliards d’euros.
Loi de financement de la sécurité sociale n°2012-1404 du 17 décembre 2012 pour 2013:
Approbation de l’amortissement pour 2011 : 11,4 milliards d’euros ; objectif rectifié pour 2012 : 12,1 milliards d’euros ; objectif d’amortissement pour 2013 : 12,4 milliards d’euros.
Décret n°2013-482 du 07-06-2013 fixant le montant définitif 2012 de la branche vieillesse et du FSV à 8 924 349 945.69 €. Compte tenu des régularisations effectuées sur les déficits 2011 le montant versé par la CADES en 2013 au titre de 2012 a été de 7 718 567 080,27 €.
Loi de financement de la sécurité sociale n°2013-1203 du 23 décembre 2013 pour 2014:
Approbation de l’amortissement pour 2012 : 11,9 milliards d’euros ; objectif rectifié pour 2013 : 12,6 milliards d’euros ; objectif d’amortissement pour 2014 : 12,8 milliards d’euros.
- Article16 : intégration des déficits des branches famille et maladie dans le périmètre de la reprise de dette par la CADES sans modification du plafond de reprise de 62 milliards d’euros et des plafonds annuels de 10 milliards d’euros.
Loi de financement de la sécurité sociale n°2014-1554 du 22 décembre 2014 pour 2015:
Approbation de l’amortissement pour 2013 : 12,4 milliards d’euros ; objectif rectifié pour 2014 : 12,7 milliards d’euros ; objectif d’amortissement pour 2015 : 13,1 milliards d’euros.
Loi de financement de la sécurité sociale n°2015-1702 du 21 décembre 2015 pour 2016:
Approbation de l’amortissement pour 2014 : 12,7 milliards d’euros ; objectif rectifié pour 2015 : 13,6 milliards d’euros ; objectif d’amortissement pour 2016 : 14,2 milliards d’euros.
- Article 17 : transfert de dette de 23,6 milliards d’euros correspondant :
Aux déficits de la branche vieillesse du régime général et du FSV
A une partie des déficits des branches famille et maladie
- Article 15 : simplification des ressources
Remplacement de la quote-part de prélèvement social sur les revenus du capital au profit d’une majoration de 0,12 point de CSG la portant ainsi à 0,60 point.
Loi de financement de la sécurité sociale n°2016-1827 du 23 décembre 2016 pour 2017 :
Approbation de l’amortissement pour 2015 : 13,5 milliards d’euros ; objectif rectifié pour 2016 : 14,4 milliards d’euros ; objectif d’amortissement pour 2017 : 14,9 milliards d’euros.
Loi de financement de la sécurité sociale n°2017-1836 du 30 décembre 2017 pour 2018 :
Approbation de l’amortissement pour 2016 : 14,4 milliards d’euros ; objectif rectifié pour 2017 : 14,8 milliards d’euros ; objectif d’amortissement pour 2018 : 15,2 milliards d’euros.
Loi de financement de la sécurité sociale n°2018-1203 du 22 décembre 2018 pour 2019 :
En application de l’article 27, La couverture des déficits des exercices 2014 à 2018 de la branche maladie, du fonds de solidarité vieillesse et de la branche famille, déduction faite de la part des déficits des exercices 2014 et 2015 couverte en application du II quinquies de l’article 4 de l’ordonnance 96-50 du 24 janvier 1996, est assurée par des transferts de la Caisse d'amortissement de la dette sociale à l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale, dans la limite de 15 milliards d'euros
Approbation de l’amortissement pour 2017 : 15 milliards d’euros ; objectif rectifié pour 2018 : 15,4 milliards d’euros ; objectif d’amortissement pour 2019 : 16 milliards d’euros.
Loi de financement de la sécurité sociale n°2019-1446 du 24 décembre 2019 pour 2020 :
L’article 25, abroge les dispositions des articles 26 et 27 de la loi de financement de la sécurité sociale n°2018-1203 du 22 décembre 2018 pour 2019 (reprise de dette de 15 milliards d’euros et modification de manière prospective de la part de CSG attribuée à la CADES).
Approbation de l’amortissement pour 2018 : 15,4 milliards d’euros ; objectif pour 2019 : 16 milliards d’euros ; objectif d’amortissement pour 2020 : 16,7 milliards d’euros.
Loi organique n°2020-991 du 7 août 2020 relative à la dette sociale et à l’autonomie :
Article 1er : modification de l’article 4 bis de l’ordonnance n° 96-50 du 24 janvier 1996 relative au remboursement de la dette sociale, autorisant tout nouveau transfert de dette à la CADES, accompagné d’une augmentation de ses recettes permettant de ne pas accroître la durée d’amortissement de la dette sociale au-delà du 31 décembre 2033.
Loi n°2020-992 du 7 août 2020 relative à la dette sociale et à l’autonomie :
Article 1er : modification du II septies A de l’article 4 de l’ordonnance n° 96-50 du 24 janvier 1996 relative au remboursement de la dette sociale autorisant la couverture des déficits cumulés au 31 décembre 2019 de la branche maladie du régime général de la Sécurité sociale, du Fonds de solidarité vieillesse, de la branche vieillesse de la CCMSA, de la CNRACL par des transferts de la CADES à l’ACOSS, la CCMSA et la CNRACL dans la limite de 31 milliards d’euros, et ce au plus tard au 30 juin 2021.
B -La couverture des déficits cumulés des exercices 2020 à 2023 des branches maladie, vieillesse, famille du régime général de la Sécurité sociale, du Fonds de solidarité vieillesse, comme de la branche vieillesse de la CCMSA est assurée par des transferts de la CADES à respectivement l’ACOSS et la CCMSA dans la limite de 92 milliards d’euros. Ces versements interviendront annuellement à partir de 2021. Dans l’éventualité où le montant de ces déficits cumulés excède 92 milliards d’euros, les transferts sont affectés par priorité à la couverture de la dette ou des déficits les plus anciens.
C- En outre, la couverture de dotations de la branche maladie du régime général au titre des échéances des emprunts contractés au 31 décembre 2019 par des établissements de santé relevant du service public hospitalier sera assurée par la CADES à partir de 2021, pour un montant ne pouvant excéder 13 milliards d’euros.
Le montant total des versements réalisés par la CADES en application de l’ensemble des dispositions citées en amont ne pourra excéder 40 milliards par an, priorité étant donnée aux déficits mentionnés au A, puis ceux du C dans la limite de 5 milliards d’euros par an, et enfin ceux mentionnés au B dans les conditions dans le dernier alinéa du même B.
Article 2 : le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur les opportunités pour la CADES ainsi que pour tout organisme ou établissement public concerné de contracter des emprunts à impact social. Ce rapport précise les conditions juridiques et financières nécessaires pour émettre de tels emprunts dans le respect des standards internationaux les plus exigeants afin qu’un état des lieux sur la situation du marché et l’appétence des investisseurs pour ce type de produits financiers.
Décret n°2020-1074 du 19 août 2020, fixant les modalités de la reprise par la CADES des déficits cumulés du régime général, du Fonds de solidarité vieillesse et de la Caisse centrale de mutualité sociale agricole à effectuer en 2020 pour un total de 20 milliards d’euros.
Loi de financement de la sécurité sociale n°2020-1576 du 14 décembre 2020 pour 2021 :
Approbation de l’amortissement pour 2019 : 16,3 milliards d’euros ; objectif rectifié pour 2020 : 15,9 milliards d’euros ; objectif d’amortissement pour 2021 : 17 milliards d’euros.
Décret n°2021-40 du 19 janvier 2021, fixant les modalités de la reprise par la CADES des déficits cumulés du régime général, du Fonds de solidarité vieillesse de la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales et des établissements publics de santé à effectuer en 2021 pour un total de 40 milliards d’euros.
Loi de financement de la sécurité sociale n°2021-1754 du 23 décembre 2021 pour 2022 :
Approbation de l’amortissement pour 2020 : 16,1 milliards d’euros ; objectif rectifié pour 2021 : 17,4 milliards d’euros ; objectif d’amortissement pour 2022 : 18,3 milliards d’euros.
Décret n°2022-23 du 11 janvier 2022, relatif au transfert à la Caisse d’amortissement de la dette sociale des déficits du régime général du Fonds de solidarité vieillesse et des établissements publics de santé à effectuer en 2022.
Loi de financement de la sécurité sociale n°2022-1616 du 23 décembre 2022 pour 2023 :
Approbation de l’amortissement pour 2021 : 17,8 milliards d’euros ; objectif rectifié pour 2022 : 18,6 milliards d’euros ; objectif d’amortissement pour 2023 : 17,7 milliards d’euros.
Décret n°2022-1724 du 29 décembre 2022, modifiant le décret n° 2022-23 du 11 janvier 2022 relatif au transfert à la Caisse d'amortissement de la dette sociale des déficits du régime général, du Fonds de solidarité vieillesse et des établissements publics de santé à effectuer en 2022.
Agences de notation
Ce sont des sociétés privées qui évaluent la qualité des émissions en leur attribuant des notes. Les critères retenus sont notamment : les résultats financiers de l'organisme émetteur, ses dirigeants, les perspectives d’évolution... Les principales agences en France sont : Fitch Ratings, Moody's, Standard & Poor's et DBRS Morningstar.
CMS (constant maturity swap)
Le CMS est un type de swap de taux dans lequel sont échangés d'une part un flux d'intérêt calculé sur un taux variable monétaire ou un taux fixe, et d'autre part un taux révisable correspondant au taux fixe applicable à un swap à moyen ou long terme dont les caractéristiques sont prédéterminées, tel que constaté périodiquement auprès de banques de référence.
Coupon
Autrefois, partie d’un titre de valeur mobilière destinée à être découpée et remise en échange du paiement d’un intérêt ou d’un dividende. Les titres étant désormais, dématérialisés, le « coupon » désigne seulement l’intérêt (obligation) ou le dividende (action).
Détachement du coupon : paiement de l’intérêt ou du dividende.
Courbe des taux
La courbe des taux permet de visualiser la relation existante entre les valeurs des taux d’intérêt et leur terme. D’une manière générale, cette courbe est croissante du fait de l’existence d’une prime de risque (taux longs supérieurs aux taux courts).
Cependant, cette courbe peut s’inverser notamment quand les opérateurs anticipent une baisse de l’inflation.
Dette
Toute somme d’argent dont une personne physique ou morale (le débiteur) est redevable à une autre (le créancier) et qu’elle devra rembourser. Jusqu’à la maturité de la dette, le débiteur versera au créancier à date convenue un intérêt (le « coupon ») à taux convenu.
ECP (Euro commercial paper)
L’ECP est un titre de créance négociable émis sur les marchés financiers internationaux par des Etats, des institutions publiques ou des entreprises. Les ECP sont émis à taux fixe ou variable en € ou en devises étrangères. L’USCP est lui régi par le droit américain et uniquement en dollar américain.
IBOR (Interbank offered rate)
Les taux IBOR mesurent le coût d’emprunt des banques auprès des banques et autres institutions financières sur le marché monétaire sur plusieurs maturités. (au jour le jour, semaine, mois, trimestre, semestre et 12 mois)
Intérêt (Taux d’-)
Proportion servant à calculer le coupon d’un emprunt. Il est exprimé en pourcentage. Le taux d’intérêt est déterminé lors de la passation du contrat de prêt. Il peut être fixe ou variable. Intérêt (par extension) : somme versée au porteur d’obligations par l’émetteur de celles-ci pendant la durée du prêt.
Liquidité
Caractéristique d’un produit financier ou d’un marché lorsque l’on peut effectuer des opérations d’achat ou de vente sans provoquer de trop fortes variations de prix par rapport au dernier cours de transaction.
Marché primaire
Le marché primaire est celui sur lequel les nouveaux titres financiers sont émis et souscrits par des investisseurs ; on y procède donc aux augmentations de capital, au placement d’emprunts obligataires... Il s’agit d’un marché « du neuf » des titres financiers, par opposition au marché secondaire qui en est le marché « d’occasion »
Marché secondaire
Le marché secondaire est celui sur lequel sont échangés des titres financiers déjà créés (sur le marché primaire). En assurant la liquidité des investissements financiers, le marché secondaire assure la qualité du marché primaire et l’évaluation des titres financiers. Marchés primaire et secondaire sont donc très complémentaires.
Maturité
Moment convenu lors de la passation du contrat de prêt où le remboursement doit s’effectuer (échéance).
NeuCP (ex-billet de trésorerie)
Titre de créance négociable d'une durée comprise entre 1 jour et 1an. Leur montant doit être de
150 000 euros minimum ou équivalent devises. Leur taux est librement négociable à l'émission et les programmes de NeuCP font l'objet d'une notation par une agence.
Nominal
Valeur inscrite sur un titre de valeur mobilière. Le capital social d’une société est de X millions d’euros répartis en N actions de valeur nominale de X/N euros. Une obligation a une valeur nominale de N euros.
Obligation
L’obligation est une reconnaissance de dette. L’État, certaines collectivités publiques et les grandes entreprises émettent des obligations. L’emprunteur s’engage, dès l’émission, à verser des intérêts et à rembourser le principal à l’échéance.
OAT (obligation assimilable du Trésor)
Obligation émise par l'État depuis 1985 et permettant notamment le financement de la dette publique. Ainsi appelée car chaque émission constitue une nouvelle tranche d'un titre existant, auquel elle est assimilée. Pouvant être à taux fixe ou variable, leurs échéances sont standardisées et varient de 5 à 50 ans.
Point de base
Un point de base correspond à 0,01% de la valeur nominale de chaque contrat.
Post-marché / Operations de marché
Post-marché : département administratif d'une institution financière qui comprend le back-office et le middle office. Le middle office (qui assure le suivi de marché et contribue au contrôle des risques) et le back office rassemblent les activités dites post-marché.
Opérations de marché : département d'une institution financière chargé de la négociation et de la passation des ordres sur un marché.
REPSS (Rapports d’évaluation des politiques de la sécurité sociale)
La loi organique du 2 août 2005 relative aux lois de financement de la sécurité sociale a redéfini la liste des rapports et annexes qui accompagnent le PLFSS de l’année en ajoutant notamment les « programmes de qualité et d’efficience (PQE) relatifs aux dépenses et aux recettes de chaque branche de la sécurité sociale ». Depuis 2020 pour le PLFSS 2021, les programmes de qualité et d’efficience ont été renommés rapports d’évaluation des politiques de sécurité sociale (REPSS).
Risque
On appelle « risque » l’éventualité de perdre tout ou partie d’un bien ou de sa contre-valeur monétaire. Le risque est l’essence même de l’activité financière : l’évaluer, le répartir, l’assumer, le couvrir constituent les tâches permettant la rémunération des transactions financières. Le prix d’une obligation reflète le degré de risque qu’elle recèle. L’importance des garanties demandées comme de la rémunération pour une opération sera toujours croissante avec les risques qu’elle recèle.
Le risque de contrepartie : risque que l’acheteur ne paie pas ce qui lui a été vendu, que le vendeur ne livre pas ce qu’on lui a acheté, que l’emprunteur ne rende pas ce qu’on lui a prêté ou que le prêteur ne fournisse pas les fonds qu’il a promis (et pour lesquels il aura reçu des garanties). On l’appelle aussi le risque de signature.
Swap (contrat d’échange)
Le principe d’un swap de taux d’intérêt est de comparer un taux variable et un taux fixe et de se verser mutuellement les différentiels de taux d’intérêt sans échange en capital. Le swap de taux est particulièrement adapté à la gestion du risque de taux à long terme en entreprise. Le marché des swaps a connu un essor considérable et les banques occupent un rôle déterminant dans l’animation de ce marché. Les trésoriers d’entreprise apprécient la souplesse du swap qui leur permet de choisir la durée, le taux variable de référence et l’actif sous-jacent. Le swap conclu entre une banque et une entreprise peut être liquidé à tout moment en calculant la valeur actuelle des flux fixes prévus au taux du marché et en la comparant au notionnel initial. L’utilisation du swap est également fréquente pour gérer le risque de taux sur des actifs à taux variable ou à taux fixe.
Taux variable
Se dit d’un taux d’intérêt qui n’est pas constant pendant la durée du prêt, mais se modifie en fonction d’éléments extérieurs : taux du marché ou indices statistiques
Tec 10
Le TEC 10 est le taux de rendement actuariel d’une valeur du trésor fictive dont la durée de vie serait, à chaque instant égale à 10 années.
Titre
Unité de valeur mobilière, qui circule en France sous forme dématérialisée.
Volatilité (obligation)
La volatilité des obligations est principalement liée au risque de taux qui affecte quasiment uniquement les créances à taux fixe. En effet, la valeur d’une obligation varie en sens inverse du taux du marché. Cette sensibilité est d’autant plus forte que le taux facial du titre et le taux du marché sont faibles.
ACOSS
Agence centrale des organismes de sécurité sociale (voir URSSAF Caisse nationale)
ACPR
Autorité de contrôle prudentiel et de résolution
AFT
Agence France Trésor
ANC
Autorité des normes comptables
AMF
Autorité des marchés financiers
BCE
Banque centrale européenne
BTF
Bon du Trésor à taux fixe
CCMSA
Caisse centrale de mutualité sociale agricole
CCP
Comptes chèques postaux
CNAF
Caisse nationale d’allocations familiales
CNAM
Caisse nationale d’assurance maladie
CNAV
Caisse nationale d’assurance vieillesse
CNC
Conseil national de la comptabilité
CNRACL
Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales
DGFiP
Direction générale des finances publiques
DGDDI
Direction générale des douanes et des droits indirects
EMTN
Euro medium term note
ESG
Environnement social gouvernance
FRR
Fonds de réserve pour les retraites
FSV
Fonds de solidarité vieillesse
ICMA
International capital market association
LFSS
Loi de financement de la sécurité sociale
OAT
Obligation assimilable du Trésor
PCEC
Plan comptable des établissements de crédit
PQE
Programmes de qualité et d’efficience (voir REPSS dans le glossaire)
SCBCM
Service du contrôle budgétaire et comptable ministériel
SVT
Spécialistes en valeur du Trésor
TCN
Titre de créance négociable
URSSAF Caisse nationale
Voir ACOSS
1 Dans le contexte de la crise Covid et des dispositifs d’allègements, le montant des cotisations n’est pas comparable d’un exercice à l’autre.
2 Avis n°2010-01 du 9 février 2010
3 Dans le contexte de la crise Covid et des dispositifs d’allègements, le montant des cotisations n’est pas comparable d’un exercice à l’autre.
4 Dans le contexte de la crise Covid et des dispositifs d’allègements, le montant des cotisations n’est pas comparable d’un exercice à l’autre.